Trois jours après l’effondrement du pont jeté sur la rivière Kasaï dans la ville de Tshikapa, le gouverneur Dieudonné Pieme parle d’une «catastrophe» pour toute la région. Cet ouvrage permet la circulation par voie routière des personnes et des biens entre plusieurs provinces du Centre du pays et la ville de Kinshasa, principal point d’approvisionnement.
«Sur le plan culturel et sur le plan de l’environnement, c’est un ouvrage très important. C’est pour cela que je vous dis que c’est une catastrophe pour la ville de Tshikapa et toute la province du Kasaï. Sur le plan économique, c’est pratiquement le point de jonction entre l’Est et l’Ouest de la République. Kananga ne pourra plus être approvisionne par véhicule à partir de Kinshasa. Mbuji-Mayi, la même chose», explique le gouverneur du Kasaï.
M. Pieme explique que ce pont a été sollicité «de manière intensive ces derniers mois».
Pour lui, cette sollicitation intense associée à la vétusté de cet ouvrage- construit avant l’indépendance du pays- a contribué à l’effondrement du pont.
Le gouverneur du Kasaï annonce quelques mesures d’urgence prises par son gouvernement pour assurer la circulation en attendant la réhabilitation du pont :
«Nous avons de manière urgente décidé de prendre un bac qui était destiné à la cité de Kamonia et qui est en attente de transport et qui se trouve dans les environs de la ville de Tshikapa pour le jeter sur la rivière afin de permettre que les véhicules du tonnage correspondant puissent traverser. S’agissant des personnes, le gouvernement provincial a décidé de mettre en place d’une embarcation de 200 personnes pour organiser les traversées.»
Un manque-à-gagner important
Les opérateurs économiques redoutent d’énormes manque-à-gagner à la suite de l’effondrement du pont jeté sur la rivière Kasaï.
Ils sont contraints de recourir au système D pour faire passer leurs marchandises d’une rive à l’autre de cette rivière qui sépare Tshikapa en deux.
«Nous éprouvons des difficultés en rapport avec la province du Kasaï-Central car il y a une grande quantité des marchandises qui proviennent de cette province vers la nôtre. Il y a même des produits qui partent des villages environnants vers la ville de Tshikapa. Pour le moment, il nous est impossible de nous en procurer suite à l’impossibilité de traverser par cette rivière», fait savoir Pascal Katu, membre de l’association des commerçants de Tshikapa.
M. Katu en appelle à une intervention rapide des autorités pour permettre aux opérateurs économiques de pouvoir faire circuler à nouveau leurs marchandises.