Trente-cinq nouveaux pêcheurs congolais ont été condamnés à des peines allant de 2 à 3 ans de prison ferme en Ouganda. Ils font partie de 102 pêcheurs congolais détenus au tribunal ougandais de Katwe, depuis plusieurs semaines.
Leur condamnation a été prononcée mercredi par ce même tribunal, indiquent les responsables des comités des pêcheurs à Kyavinyonge qui craignent que les les 57 pêcheurs restants en détention, subissent le même sort.
Seules les démarches diplomatiques en cours peuvent faciliter la libération des 57 pêcheurs congolais qui restent sur le banc des accusés en Ouganda ou réduire la peine de ceux qui sont déjà condamnés, a indiqué Pascal Muko le directeur de la Coopérative des pêcheurs des Virunga (COOPEVI).
Pour lui, ces condamnations interviennent alors que la rencontre prévue, depuis le 18 juillet dernier, entre les officiels congolais et ougandais pour traiter de cette question, connaît toujours des reports.
Ce responsable des pêcheurs précise qu’une délégation congolaise séjourne, tout de même, à Kampala, depuis deux jours, pour attendre la tenue de cette réunion.
C’est le deuxième jugement que vient de prononcer le tribunal ougandais de Katwe contre les 102 pêcheurs congolais arrêtés respectivement en juin et en début juillet par la marine ougandaise sur le lac Edouard. Ces pêcheurs auraient franchi la frontière et pêché illicitement dans les eaux territoriales ougandaises. Deux autres avaient été condamnés à 10 mois de prison, le 18 juillet dernier et seuls 8 auraient été relâchés jusque-là.
Inertie des autorités
Le Centre d’études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO) dénonce le « silence coupable des autorités congolaises », après la condamnation par la justice ougandaise des pêcheurs congolais pour violation de son espace maritime sur le lac Edouard, en début de ce mois. En outre, le CEPADHO préconise la réouverture de la pêche sur ce lac pour éviter l'appauvrissement de la population de Kyavinyonge qui ne vit que de la pêche.
« Nous dénonçons l'inertie des autorités congolaises vis-à-vis de cet incident qui a fait que nous puissions enregistrer près d'une centaine des pêcheurs congolais condamnés par la justice ougandaise. On nous parle de 92 pêcheurs qui sont condamnés à la peine minimum de deux ans. Nous déplorons le fait que depuis ces incidents, ni le ministre de Pêche, ni le ministre des Affaires étrangères encore moins le ministre de l'Intérieur, ou encore celui de la Justice, ne s'est impliqué. Nous voulons que la diplomatie congolaise s'active pour que ces compatriotes soient libérés », a recommandé le coordinateur du CEPADHO, Me Omar Kavota.