L’ouverture mercredi du procès le Procureur général (PG) contre Moïse Katumbi pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat par le recrutement des mercenaires, est largement commentée par la presse kinoise parue ce jeudi 28 juin à Kinshasa.
Prévue pour 10 heures, la première audience de ce procès n’a pu démarrer qu’à 15 heures et a vu le Président des céans la renvoyer d’office au 10 octobre 2018, rapporte Forum des As. Pour justifier ce renvoi, poursuit le confrère, la Cour a expliqué qu’elle n’a pas pu atteindre le prévenu Moïse Katumbi Chapwe et ses coaccusés.
Le quotidien estime que la date du 10 octobre est politiquement une bonne date pour Katumbi qui n’est pas condamné dans cette affaire. Il bénéficie par conséquent du principe de présomption d’innocence et donc reste éligible comme Président de la République jusqu’à un jugement définitif ayant force de loi, analyse le journal.
Le Potentiel salue une première victoire pour le collectif de défense de Moïse Katumbi devant la Cour suprême de justice, qui siégeait mercredi en cassation dans l’affaire présumée de recrutement des mercenaires. Le quotidien estime en effet que la Cour s’est pliée en reconnaissant toutes les irrégularités qui entourent ce procès, soulevées par la défense.
De l’avis du confrère, Moïse Katumbi reste de ce fait candidat à la présidentielle. Ce qui, relève le journal, réconforte davantage ses partisans qui croient en la victoire de leur leader au sprint électoral du 23 décembre 2018.
Pour L’Avenir cependant, ce report n’annule pas les faits. Le journal rappelle que l’opposant est poursuivi pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat après avoir fait entrer illégalement en RDC des mercenaires étrangers.
Pour faire entrer ces mercenaires au pays, M. Moïse Katumbi se serait servi d’une société de gardiennage installée à Lubumbashi, dénommée Pomba One Security, dirigée par son propre garde du corps, Mwashila Frank, rapporte le journal en citant des sources judiciaires. « Mais comme Dieu aime le Congo, l’arrestation de Darryl Lewis, un des présumés mercenaires selon la justice congolaise, aura permis de mettre à nu un plan machiavélique qui aurait endeuillé la Nation », écrit le tabloïd.
Mais le même Darryl Lewis, libéré à la suite des pressions américaines sur Kinshasa et expulsé vers son pays d’origine, semble décidé à venir donner la preuve de son innocence devant la justice congolaise, soutient Le Phare. A en croire le quotidien, l’Américain accusé de mercenariat s’était présenté à l’Ambassade de la RDC aux Etats-Unis pour obtenir un visa en vue de participer au procès ouvert mercredi contre son employeur. Il s’est vu refusé ce document alors que la Cour de Cassation lui avait fait parvenir un mandat de comparution, en qualité de témoin principal, rapporte le journal qui trouve « mystérieux » la décision de la représentation diplomatique congolaise aux USA.
La Prospérité de son côté fait remarquer qu’au moins cinq affaires tentent de traîner l’honneur et la personnalité de Katumbi dans des sales draps. Au recrutement des mercenaires dont le procès vient d’être renvoyé au 10 octobre 2018, s’ajoutent des poursuites pour la détention, des années durant, de la nationalité italienne alors qu’il assumait des lourdes charges d’Etat au niveau de l’ex-Province du Katanga.
Et tout récemment encore, poursuit le confrère, la Police nationale l’avait accusé d’être l’un des principaux instigateurs d’une milice dont les effets nocifs dans ses opérations ont enflammé le climat social et troublé la paix à Aru, avant d’ouvrir une autre information judiciaire l’accusant de détention d’un passeport falsifié, rappelle le confrère qui se demande comment va faire Moïse Katumbi pour participer aux prochaines élections alors que la traque contre sa personne se poursuit.