Les militaires congolais engagés au front dans le territoire de Djugu en Ituri touchent bel et bien leurs soldes, a confirmé dimanche 25 mars à Radio Okapi, le porte-parole de l’armée dans cette province, le lieutenant Jules Ngongo. Cependant, la Police nationale congolaise (PNC) admet que ses éléments qui s’y trouvent ne perçoivent pas leur argent pour des raisons techniques.
«J’ai parcouru tout Djugu, je suis allé partout où les militaires sont déployés. Ils ont leur argent et touchent leurs soldes à temps réel et sans interruption», a précisé le lieutenant Jules Ngongo.
Il y a quelques jours, des députés de Djugu déploraient que les militaires déployés dans ce territoire, théâtre d’affrontements intercommunautaires, ne soient pas payés.
Selon eux, ces soldats se rabattent sur la population pour leur survie.
Pour le lieutenant Jules Ngongo, ces déclarations sont «non fondées.»
Par contre, le commissariat provincial de la police admet que les policiers ne sont pas payés.
Selon le porte-parole de la PNC, le major Abeli Mwangu, il se pose un problème administratif lié à la bancarisation de la paie des policiers.
«Il se pose un problème de leurs salaires qui sont bancarisés. Incessamment, avec la banque TMB, le chef de département des ressources humaines viendra à Djugu pour résoudre la question de la paie des policiers, afin de ne pas dégarnir leurs positions au front», a indiqué le major Abeli Mwangu.
Certains députés de Djugu relèvent que «ces belles déclarations de ces deux porte-paroles en ville contrastent avec les conditions des hommes sur terrain parce qu’ils n’arrêtent pas de se rabattre sur les civils pour la survie.»
La situation sécuritaire dans le territoire de Djugu est alarmante depuis quelques jours. Quatorze personnes ont été encore tuées et plusieurs autres blessées dans les affrontements vendredi dernier dans deux groupement du secteur de Walendu Tatsi.
Le même vendredi, dans la matinée, huit corps sans vie et décomposés ont été retrouvés dans la forêt de Joo, au bord du lac Albert en collectivité de Bahema Nord, ont déploré les élus du territoire de Djugu.