L’évêque du diocèse de Bunia,Mgr Dieudonné Urigni, demandé aux jeunes de Djugu à ne pas céder aux manipulations «des mains noires» qui seraient derrière les conflits intercommunautaires entre les Hema et les Lendu. Dans son homélie à la messe dite dimanche 11 février, invite aussi les autorités du pays à protéger la population.
«A tous ces jeunes, qu’ils ne se laissent pas manipuler. Comment expliquer que ces jeunes utilisent des appareils Motorola. La base indique qu’ils reçoivent de l’argent de gauche à droite pour agir. Ce qu’il a des manipulateurs quelque part», a estimé Mgr Uringi.
D’après plusieurs ONG actives à Bunia, près de 2 000 déplacés en provenance de Djugu, dont plus de 1300 enfants, ont été accueillis depuis jeudi dernier à l’hôpital général de Bunia. Ils fuient des conflits intercommunautaires, qui ont déjà fait deux morts. Plusieurs maisons des villageois ont été incendiées.
Mgr Dieudonné Uringi demande au gouvernement central et provincial d’assumer leurs responsabilités régaliennes de protéger les vies humaines qui sont sacrées.
«La sacralité de la vie, nous devons la défendre jusqu’au bout. Que les gouvernants jouent leurs rôles de protecteur. Ils doivent tout faire pour voir comment arrêter l’hémorragie», a-t-il interpellé.
L’évêque du diocèse de Bunia a déploré que depuis le 2 février des violences sont enregistrées quotidiennement en territoire de Djugu avec comme conséquences le déplacement de milliers de populations.
A toute la population de l’Ituri et du territoire de Djugu en particulier, l’évêque a demandé de ne pas répondre aux violences par les violences pour éviter la généralisation de ces atrocités, qui risque d’embraser la province.
Il a recommandé à toutes les couches de la population de se liguer pour mettre fin à ces actes ignobles qui retardent le développement de cette nouvelle province.
Les députés provinciaux de l’Ituri ont aussi condamné les violences perpétrées en territoire de Djugu, qui sont «contraires aux aspirations des fils de l’Ituri qui ont réclamé cette province.»
Dans leur message publié samedi 10 février, ils ont déclaré que ce drame entrave le décollage de la province.
Ils demandent aux auteurs de ces tueries et massacres de «cesser immédiatement» ces actes ignobles pour lesquels ils vont répondre devant les juges.