Revue de presse du vendredi 19 janvier 2018.
Le message d’Antoine Gizenga, secrétaire général du Parti lumumbiste unifié (PALU) lu en marge de la commémoration du 57e anniversaire de la mort de Patrice Emery Lumumba intéresse la presse congolaise parue vendredi 18 janvier.
Dans son message, Le chef du Palu, 92 ans, a émis le vœu de voir son parti, «assumer l’imperium du pouvoir». Joseph Kabila ancien allié et candidat de la coalition ne pouvant plus se représenter au scrutin à l’issue de son deuxième et dernier mandat arrivé à terme en décembre 2016. En présentant son candidat à la présidentielle du 23 décembre 2018, le Palu souhaite faire de la RD Congo «un jardin où tous les arbres ont la même chance d’être arrosés et non une jungle où les gros arbres s’accaparent des eaux», reprend Kinshasatimes.cd
En analysant ce discours d’Antoine Gizenga, le média en ligne estime que l’alliance scellée entre le PALU et la Majorité présidentielle (MP) tend vers une fin qui annonçait déjà ses couleurs depuis des mois voire des années.
Kinshasatimes.cd en veut pour preuves les sorties médiatiques de l’ancien premier ministre (octobre 2008-mars 2012) et, secrétaire permanent adjoint du Palu, Adolphe Muzito. Ce dernier critiquait ouvertement dans ses interventions l’action des gouvernements de ces dernières années et la gestion de la crise économique qui prenait son envol dès 2015.
Le site d’actualités en ligne rappelle aussi qu’en 2017, le député national de Kinshasa sur la liste du PALU, Patrick Muyaya annonçait déjà qu’étant en période de transition, l’entente jadis conclu n’existait plus.
Antoine Gizenga remue le couteau dans la plaie de la MP, renchérit Dépêche.cd, qui indique que le PALU ne va donc plus tolérer le report des élections en RDC. Prenant le taureau par les cornes, Antoine Gizenga pense que la tripartite instituée par l’accord du 31 décembre 2016, comme dans le cadre d’évaluation de processus électoral, n’inspire plus confiance pour certains partenaires issus de l’opposition politique, ajoute le média.
Sans réserve, le PALU regrette que l’exercice de la liberté démocratique occasionne des pertes en vies humaines et condamne avec la plus grande fermeté toutes ces tueries barbares dirigées contre des populations innocentes et contre les éléments de la Police nationale et des forces armées, poursuit Dépêche.cd
Actualité.cd fait ainsi observer clairement que le PALU aura son propre candidat à la présidentielle de décembre 2018. Lugi Gizenga, secrétaire permanent du parti a précisé que le PALU n’a pas d’alliance avec la MP, mais plutôt avec Joseph Kabila, qui présentait un programme proche de celui de son parti, en 2011. Cependant, l’option a été déjà levée depuis 2015 pour que le PALU présente son propre candidat à la prochaine présidentielle, précise le site.
Et Le Potentiel de conclure : «Gizenga prend donc ses distances avec la MP».
Réaliste et pragmatique, le patriarche en appelle à des discussions techniques, d’autant plus que, souligne-t-il, le consensus autour de la tripartite Ceni-gouvernement-CNSA exclut un pan important de l’opposition, selon le tabloïd, qui reprend le message du secrétaire général du PALU.
Antoine Gizenga estime que des mesures de décrispation ne sont pas suffisamment appliquées comme l’avait voulu l’accord de la Saint Sylvestre, mettant sous haute tension l’environnement politique du pays. Ce qui ne contribue pas à la tenue d’élections crédibles», ajoute le quotidien.
Elections en RDC : les conditions de l’UE
Un autre sujet qu’abordent les médias congolais, c’est la résolution du parlement européen sur la RDC. Au cours d’une séance plénière à Bruxelles, jeudi 18 janvier, les parlementaires européens exigent la réouverture de l’espace politique avant le financement des élections, indique Cas-info.ca
En clair, ils demandent à l’Union européenne de conditionner la participation au financement des élections à la mise en place de «mesures concrètes démontrant la volonté politique manifeste d’organiser les élections le 23 décembre 2018».
Sur le plan sécuritaire, les députés européens ont déploré la recrudescence de la violence en 2017. Ces derniers se sont basés sur les différents rapports publiés par les organismes internationaux à l’instar de la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) concernant les crimes dans le Kasaï.
Les parlementaires européens demandent aussi aux autorités congolaises de libérer tous les prisonniers d’opinion et de mener une enquête indépendante sur la répression violente des manifestations de décembre 2017, ajoute Times.cd