Revue de presse du lundi 18 décembre 2017.
Votée en des termes divergents à l’Assemblée nationale et au Sénat, la loi électorale est déjà à la table du président de la République pour promulgation. C’est le sujet phare que développe la presse congolaise lundi 18 décembre 2017. Les médias congolais s’intéressent aussi à l’unité du front pour l’alternance, une plateforme de l’opposition.
La loi électorale ouvre la voie aux préparatifs des élections prévues selon le calendrier de la CENI le 23 décembre 2018, écrit Forum des As à la une. Cependant, c’est un projet de loi voté en des termes divergents après un débat houleux à la commission mixte paritaire qui n’a pas pu harmoniser les vues du Sénat et de l’Assemblée nationale, concernant les innovations contenues dans cette loi.
Après plusieurs heures de discussions, la Chambre basse ayant la préséance de décisions, a appliqué l’article 135 de la Constitution, maintenant ainsi le seuil de représentativité à 1% au niveau national, contrairement au Sénat qui avait voté pour le seuil à 1% au niveau des circonscriptions électorales et 1 000 USD de caution pour les législatives. Cependant, le document final est resté muet sur la machine à voter. D’où la nécessité d’une session extraordinaire, propose le quotidien.
L’Avenir renchérit en indiquant qu’en dépit du temps très maigre temps accordé à la commission, le travail a été bel et bien réalisé avant la clôture de la session parlementaire ordinaire de septembre 2017 qui est intervenue vendredi tard dans la nuit au-delà de 23 heures. Le chef de l’Etat devrait publier cette loi, selon l’article 140 de la Constitution dans les 15 jours suivant sa transmission. Mais comme le pays évolue dans le mode de l’urgence pour respecter le calendrier de la CENI-exigeant la publication de la loi au plus tard le 15 décembre-, il est à parier que ce texte soit promulgué plutôt que prévu, poursuit le tabloïd.
«C’est un Putsch de la MP au Parlement», regrette Le Potentiel. Le coup de force de la MP au Parlement ne restera pas sans effet sur le processus électoral, estime le quotidien. « Avec l’adoption de la loi électorale révisée, les règles de jeu ont été faussées dès le départ. Ainsi en a voulu la MP qui pense tirer son épingle du jeu en donnant au parti présidentiel, le PPRD, la majorité absolue aux prochaines législatives », analyse le journal.
L’unité retrouvée de l’Opposition
Le Potentiel qui aborde ce sujet part d’une photo qui a circulé sur les réseaux sociaux montrant notamment Félix Tshisekedi, Moise Katumbi et Vital Kamerhe ensemble. «L’image est forte», scrute le quotidien qui indique que son message est bien précis : l’unité retrouvée de l’opposition. Le journal fait remarquer que tous ne regardent que dans la même direction, c’est-à- dire le départ du président Joseph Kabila pour donner une chance à l’alternance démocratique en vue de rebâtir un pays plus beau qu’avant; vœu exprimé dans l’hymne national.
Actualité.cd donne la parole à Vital Kamerhe : « Nous avons abandonné nos égos pour imposer les élections à Kabila». Pour le président de l’UNC, qui ne s’était pas allié au Rassemblement, «la machine à voter est une machine à tricher».
«C’est une machine pour que Kabila donne des voix à ses gens. Nous disons que l’accord du 31 décembre était signé de bonne foi par toutes les parties pour donner une prolongation providentielle à Kabila qui devrait partir en réalité en 2016. Il a cru que nous les signataires avions été naïfs. Nous lui avons donné la deuxième chance et il a l’a décliné. Nous avons décidé, abandonnant nos égos et nos ambitions de côté, de créer une synergie hier en Belgique, une union solide qui a comme socle la constitution et l’accord du 31 décembre et qui a pour objectif d’imposer au président Kabila les élections», a-t-il dit à Actualité.cd.
Si l’unité de l’opposition semble être retrouvée avec Kamerhe, en tout cas, ce sera sans Martin Fayulu, rapporte Cas-info.ca. Le président de l’Écidé est en effet monté au créneau à deux reprises en l’espace de 48 heures pour dénoncer la réconciliation en cours avec l’ancien président de l’Assemblée nationale. Après avoir refusé de se laisser «berner» par des «aventuriers», ces gens «qui participent à des réunions secrètes avec M. Kabila», Martin Fayulu est revenu à la charge lors d’une adresse au Conseil national de l’Écidé.
Il a appelé les Congolais à se [concentrer] sur «notre adversaire qui est contre la démocratie», Joseph Kabila, et à ne pas perdre le temps à suivre ces «Mbororos politiques qui sont à la recherche de pâturage pour se nourrir, et en même temps, alimenter la mouvance Kabiliste», indique le média en ligne, qui note que l’allusion est clairement faite à Vital Kamerhe.
Une occasion que n’a pas loupé L’Avenir, pour parler d’une «vieille recette démodée.»
L’Avenir replonge ses lecteurs dans l’histoire et se remémore de l’USOR, l’SORAL, et conclut que c’est «toujours la même chanson.» Quand le 24 avril 1990, le Président Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga décrète le multipartisme et lâche sa célèbre phrase «comprenez mon émotion», il n’y avait que deux partis dans l’opposition : PALU et UDPS. Cette décision a été suivie de la création de plusieurs partis politiques, rappelle le quotidien.
« En vue de contrecarrer la fulgurance de l’UDPS sur le terrain, l’idée de regrouper l’opposition fut soufflée par les mêmes et lancée par leurs caisses de résonance tapie. Le résultat est connu de tout le monde : les trahisons à la pelle. Tout cela a été fait pour stopper la marche de l’UDPS vers le pouvoir. Qui se rappelle encore cette époque? », s’interroge L’Avenir.