Revue de presse
Lutte contre la corruption, organisation des élections, stabilisation du taux de change. Autant de sujets abordés lors de la conférence de presse du premier ministre Burno Tshibala qui ont intéressé les médias congolais, mercredi 4 octobre. La presse se penche aussi sur la question de la réduction de l’effectif de la MONUSCO.
Le Potentiel commente le discours du premier ministre, notamment sur la question électoral et conclut : «Bruno Tshibala évasif sur la tenue d’élections.»
Le Premier ministre n’arrive pas à convaincre sur sa maîtrise du processus électoral alors qu’il prétend en même temps être sûr de son aboutissement. Devant la presse réunie mardi au jardin de la Primature, Bruno Tshibala a effleuré le sujet sans arriver à donner des garanties sur la tenue effective d’élections, analyse le quotidien.
Evasif dans ses réponses, il a botté en touche, se réfugiant derrière une éventuelle évaluation avec la tripartite CENI-CNSA-Gouvernement ou encore derrière des défis sécuritaires, regrette Le Potentiel.
Scrutant la scène politique congolaise, le tabloïd fait remarquer que revenir sur la rhétorique tripartite CENI-CNSA-Gouvernement comme préalable à la suite à donner au processus électoral serait rouler l’opinion publique dans la farine.
Le Potientiel en veut pour preuve la récente rencontre organisée à Kananga. «Le Premier ministre Tshibala le sait, il n’a pas été associé à la fameuse évaluation tout comme le président du CNSA (Conseil national de suivi l’Accord du 31 décembre 2016), rappelle le journal.
Actualité.cd reprend les raisons qui poussent Burno Tshibala à ne pas savoir quand les élections seraient elles organisées. Il s’agit des défis sécuritaires.
«Mais vous savez qu’il y a des problèmes parmi lesquels l’insécurité dans l’espace Kasaïen. Le Kasaï a aussi droit à trois mois d’enrôlement comme d’autres provinces. Notre mission est d’organiser les élections, mais à quel moment ? Je ne saurai le dire. Il faudra atteindre l’évaluation. Ce que je peux assurer, c’est la détermination à organiser les élections pour régler la question de la légitimité », a dit Bruno Tshibala relayé par le site d’informations.
Non à la fraude
Un autre sujet exploité lors de la conférence de presse de Bruno Tshibala, c’est la lutte contre la corruption. La Prospérité qui a choisi cet angle fait savoir que le premier ministre est «décidément sorti de ses réserves, depuis sa nomination en avril 2017 et son investiture en mai 2017, à la tête du nouveau Gouvernement.»
Il est déterminé à vouloir en découdre avec la fraude, la corruption, la concussion, la contrebande ou les réseaux maffieux qui, à son avis, gangrènent, depuis des lustres, l’économie congolaise jusqu’au point d’étouffer son essor merveilleux.
Et pourtant, le social en souffre énormément, pendant que l’organisation des élections qui, fondamentalement, est l’un des défis majeurs de son gouvernement, exige des moyens colossaux, écrit le quotidien.
Bruno Tshibala Nzenzhe promet, en tout cas, d’appliquer les vingt-huit mesures urgentes pour la collecte des recettes en vue du redressement de la situation socio-économique du pays.
Forum des As brandit les menaces du premier ministre de jeter les corrupteurs à la prison de Luzumu, dans les confins du Kongo-Central. Ils ne seront pas à la prison centrale de Makala.
Corrupteurs et corrompus, détourneurs des deniers publics n’ont plus qu’à bien se tenir. Les portes de Luzumu- célèbre prison située au Kongo central - sont ouvertes. Le Premier ministre Bruno Tshibala a annoncé hier dans toutes les langues sa détermination à lutter contre la corruption, la fraude douanière et fiscale, renseigne le journal.
Effectif de la MONUSCO
Le Phare reprend la polémique relancée autour de la taille de la MONUSCO et exprime la crainte du secrétaire général de l’ONU.
Suite à la requête présentée en mars 2017 au Conseil de Sécurité par les Etats-Unis d’Amérique, qui estimaient la MONUSCO budgétivore et peu efficace, menaçant au passage de reconsidérer la hauteur de leur appui financier à cette force internationale, l’option de la réduction progressive des effectifs était levée, avec comme premier acte de dégraissage, le retrait de 2 000 casques bleus, rappelle le confrère.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient de jeter un terrible pavé dans la marre en martelant, dans un rapport déposé le lundi 02 octobre au Conseil de Sécurité, que les conditions d’un quelconque mouvement de retrait des Casques bleus du territoire congolais n’étaient pas encore réunies. Selon lui, la non tenue des élections présidentielle, législatives et provinciales en 2016 ainsi que leur hypothèque en 2017, suite à la non mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016, constituent de très mauvais signaux pour la situation sécuritaire du pays.
Foncièrement opposé à toute réduction des effectifs avant la tenue des élections, Antonio Guterres recommande, dans son rapport, le maintien des effectifs de la Monusco à leur taille actuelle, à savoir 18.000 hommes. Le Secrétaire général de l’ONU pense qu’il faut attendre l’organisation effective des élections et la passation des pouvoirs entre les animateurs actuels des institutions congolaises et leurs successeurs à choisir dans les urnes, avant d’envisager tout retrait des forces onusiennes du territoire congolais, peut-on lire dans les lignes du journal.