Revue de presse du lundi 19 juin 2017
Parmi les sujets abordés par les journaux parus ce lundi à Kinshasa, il y a l’injonction de l’administration américaine aux banques européennes sur les transactions en dollar américain vers la RDC.
Le Potentiel révèle que les banques européennes ont été interdites de mener des transactions en dollars américains avec des banques congolaises peu respectueuses des règles de la Réserve fédérale américaine.
Pour le journal qui évoque les récentes sanctions du Trésor américain contre certaines personnalités, cette mesure est destinée aux dirigeants de l’actuel régime en RDC. «Les USA qui détiennent la cartographie financière des dirigeants congolais à travers le monde ont estimé que l’heure était venue d’empêcher que ces fonds servent aux manières fortes appliquées pour le maintien au pouvoir du président Kabila et de sa majorité», commente le confrère.
Le Potentiel annonce que la conséquence de cette mesure est «gravissime sur le plan social».
«En d’autres termes, de l’argent pour les importations risque de faire défaut», prédit le journal pour qui le carburant, le blé, le riz ne pourraient pas être importés par l’Etat.
L’Avenir s’intéresse au retour annoncé de Moïse Katumbi qui a obtenu du comité des droits de l’homme de l’ONU une injonction demandant à Kinshasa d'autoriser l’opposant à rentrer dans son pays et d'assurer sa sécurité.
Le journal croit savoir pourquoi cette annonce a été «bien accueillie par tous». La première raison, écrit le confrère, est que le procureur général de la République serait ravi du retour de Moïse Katumbi pour faire poursuivre l’instruction de l’affaire des mercenaires par l’interrogation du principal suspect et sa confrontation avec d’éventuels complices.
Autre raison qui expliquerait «cette unanimité apprente» : le retour au pays de Katumbi lui permettra d’assumer ses responsabilités. L’Avenir rappelle que l’opposant a été condamné à 5 ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière. Ainsi, juge le journal, Moïse Katumbi sera arrêté dès sa descente d’avion puis conduit en prison.
Pour le quotidien, le retour de Katumbi est donc une bonne chose pour la justice congolaise et pour lui. «Un candidat à la présidence de la République ne se soustrait pas à la justice de son pays», ironise le confrère.
A la Une de La Prospérité, c’est le dossier Thambwe Mwamba qui revient. «Plainte ou piège ?», s’interroge le journal.
On a l’impression que l’affaire Alexis Thambwe peut bien en cacher d’autres et que le feuilleton pourrait, dans ce cas, être long, estime le quotidien.
Pour La Prospérité, il parait difficile de situer les sphères de compétence de la justice belge.
Cette plainte, de l’avis de plusieurs analystes de la scène politique congolaise, aurait tout l’air d’un piège, note le journal qui fait remarquer que l’Union européenne, les Etats-Unis et l’ONU semblent avoir pris le pari de resserrer l’étau autour des dirigeants congolais, avec des «sanctions ciblées».
Ancien responsable du RCD, Thambwe Mwamba est visé par une plainte en Belgique pour crime contre l’humanité pour l’affaire de l’avion abattu à Kindu en 1998 par cette rébellion.
Le Phare revient dans ses colonnes sur l’appel des Etats-Unis pour une enquête internationale sur les violences au Kasaï.
Le journal rapporte que le dernier week-end, la représentante américaine au conseil de sécurité, Nikki Haley, est remontée au créneau pour se plaindre de la lenteur que met le Haut-Commissariat Général des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour lever une claire option à imposer au gouvernement congolais.
Le pays de Donald Trump estime que la gravité des atrocités que connaît le centre de la République Démocratique du Congo n’autorise aucune hésitation, fait savoir le quotidien.
Le Phare indique également que Nikki Haley a révélé de nouveaux rapports faisant état d’exécutions sommaires et des viols massifs commis par les forces armées et de sécurité congolaises.
Pour sa part, ACTUALITE.CD révèle que le gouverneur du Sud-Kivu Marcelin Cishambo, visé par une motion de censure dans son assemblée provinciale, a été rappelé à Kinshasa par le ministre de l’Intérieur.
Les députés du Sud-Kivu accusent le gouverneur de mauvaise gestion et de détournement de fonds.
Sur le même sujet, DEPECHE.CD rapporte que cette motion de censure qui devait être examinée samedi ne l’a pas été, faute de quorum.
Le site d’infos qui rappelle que M. Cishambo avait demandé, sans succès, un report de l’examen de la motion de censure dispose désormais d’«un argument de poids» avec son rappel à Kinshasa.
Le confrère voit dans cette convocation un stratagème destiné à gagner du temps pour que «la tempête de la motion de censure puisse s’apaiser».