Revue de presse du 8 mai 2017. Les journaux kinois parus ce lundi traitent la polémique autour du lieu d’inhumation du leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, dont le corps arrive le 12 mai dans la capitale et du rapport de la CENCO sur des cas «emblématiques » des personnalités politiques qui nécessitent la libération de prison ou l’arrêt des poursuites judiciaires.
Le Phare titre à la une : « RDC, on enterre dans des maisons, églises, écoles…depuis l’époque coloniale : pourquoi pas Tshisekedi ?»
Pendant que le comité d’organisation des obsèques d’Etienne Tshisekedi, décédé depuis le 1er février 2017 à Bruxelles, vient d’être réaménagé, le journal note que les travaux de construction du mausolée de l’illustre disparu, à la permanence du parti, sur la 11è rue, à Limete, sont sérieusement perturbés depuis l’interpellation, par la police, de Bruno Michaux, l’architecte belge chargé de leur direction, sous la supervision du secrétaire général Jean-Marc Kabund.
Pourtant, poursuit le quotidien, l’arrivée de la dépouille à Kinshasa reste «maintenue» pour ce vendredi 12 mai.
Le Phare note que d’aucuns s’étonnent de l’exhumation de cette législation pour le cas spécifique d’Etienne Tshisekedi car, depuis l’époque coloniale, des chefs coutumiers sont enterrés dans leurs maisons, des évêques catholiques dans des églises, de nombreux citoyens dans leurs habitations ou établissements d’enseignement.
Revenant sur cette affaire, La Prospérité rapporte que dans une tribune libre, un analyste évoque une marchandisation des événements autour des obsèques d’Etienne Tshisekedi.
L’homme fait ainsi un lien entre la divulgation du rapport de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) sur des cas «emblématiques », la publication de la date du rapatriement de la dépouille mortelle de Tshisekedi et l’annonce de l’éventuelle arrivée de Katumbi, en marge des funérailles du leader incontesté de l’UDPS, indique la consœur.
Dans sa réflexion, poursuit le tabloïd, cet analyste pro-Majorité crève l’abcès et dénonce, ce qu’il considère comme une stratégie concertée et qui, selon lui, tendrait à «affaiblir» les institutions établies.
L’analyste insiste sur la place de l’église qui, en principe, doit être au milieu du village, conclut le journal.
«Fuite du rapport sur l’affaire Katumbi: l’église n’est pas la justice», estime pour sa part L’Avenir. Il va sans dire que la publication par la presse du rapport des évêques sur le cas Katumbi n’est pas le fruit du hasard, martèle le journal.
La fuite a été de toute évidence bien organisée et résulte d’une volonté «délibérée» de la part des auteurs mêmes du rapport, estime le quotidien.
Ce faisant, il n’a pas dû échapper à la CENCO que divulguer un document destiné à un chef d’Etat ne participe pas de la décrispation souhaitée, mais constitue plutôt une pratique contraire aux règles et usages les plus élémentaires que devrait respecter quiconque est chargé « des bons offices » ou de toute médiation, conclut L’Avenir.
Le Potentiel donne la parole au député Henri-Thomas Lokondo qui estime que l’agitation autour de ce document n’a pas sa pas sa raison d’être.
Pendant que des membres de sa famille politique, la Majorité présidentielle, ont en effet reproché à la CENCO d’avoir violé la confidentialité du rapport dans l’objectif de « gêner », le journal note que l’élu de Mbandaka a déclaré à la presse hier à Kinshasa que si les négociateurs de l’accord global et inclusif du Centre Interdiocésain avaient qualifié le dossier de Katumbi comme pour certains, d’«emblématique», il faut prendre ce mot dans son acceptation la plus totale.
A en croire le journal, la position de Lokondo est claire : le contenu du rapport tel que présenté par la CENCO est celui que tout le monde connaissait depuis des mois…
Au chapitre électoral, Forum des As s’interroge : « Elections inclusives et dans le délai, possible avec le terrorisme au Kasaï ? »
Le Conseil de sécurité des Nations unies se dit préoccupée par l’évolution de la situation politique en RD Congo. L’organe de prise de décision de l’ONU, y est allé de sa propre lecture a demandé de nouveau, " la mise en œuvre sans délai de l’accord du 31 décembre 2016, en toute «bonne foi» et dans son intégralité, afin que soient organisées au plus tard en décembre 2017, des élections crédibles et inclusives qui se déroulent dans le calme et en temps voulu ", rapporte le journal.