La journée du 8 mars en RDC consacrée à la défense des droits de la femme est placée sous le signe du travail décent et du plein emploi dans un climat de paix et d’équité d’ici 2030. Radio Okapi est allée à la rencontre d’une femme qui a fui son domicile au Nord-Kivu à cause de l’insécurité. Et qui travaille dur pour faire vivre sa fille.
Mariée depuis cinq ans dans le camp des déplacés de Mugunga 3 situé dans la périphérie de Goma et mère d’une fille de deux ans, Solange Uwamaria a fui très jeune avec ses deux frères la localité de Mwesso (Masisi) à cause de l’insécurité.
Faute d’opportunités de travail dans le camp des déplacés, elle fait quotidiennement 12 heures de route pour rechercher des charbons de bois à vendre en vue de subvenir au besoin de sa famille et de ses frères.
«Je me réveille à 2h du matin. Nous préparons nos sacs vides et nous commençons la marche de là jusqu’à 16h ou même 18h. On se repose un peu, ensuite nous chargeons nos sacs de charbon. Au retour, nous marchons toute la nuit pour arriver vers midi», affirme-t-elle, ajoutant qu’il s’agit d’une condition de vie «très difficile» qu’elle ne souhaite pas à sa fille.
«Si je me réveille très tôt comme ça, c’est pour que je trouve des moyens pour scolariser ma fille. J’espère qu’elle aura une bonne vie», confie-t-elle.
Solange Uwamaria souhaite simplement que sa fille grandisse dans un climat de paix, en dehors d’un camp des déplacés et jouisse de l’effectivité de la parité lorsqu’elle sera grande.
Pour l’instant, «le thème retenu pour le mois de mars dédié aux femmes est aux antipodes de ce que vivent les femmes déplacées du camp Mungunga 3», estime-t-elle.