Le sommet annoncé de la CIRGL en Angola sur la crise politique en RDC et la réaction du gouvernement congolais à la mesure prise par la Belgique de réduire la durée des visas octroyés aux responsables congolais porteurs de passeports diplomatiques sont parmi les sujets commentés par les journaux parus ce vendredi 7 octobre à Kinshasa.
A l’initiative de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), une importante réunion sur la crise politique congolaise est annoncée pour le 26 octobre 2016 à Luanda, rapporte Le Phare. Cette rencontre, rapporte le quotidien, va intervenir après celle que l’Union Européenne va tenir le 17 octobre à Bruxelles, en vue de l’adoption, par ses membres, d’une position commune face la situation politique qui prévaut actuellement en RDC.
De l’analyse du quotidien, la tenue de ce sommet international sur la RDC à Luanda est un indice important de l’échec du dialogue de la Cité de l’Union Africaine (Cité de l’OUA) piloté par le togolais Edem Kodjo. Le journal fait d’ailleurs remarquer qu’au lieu de 15 jours, le forum de la cité de l’OUA a déjà « glissé » de 21 jours faute de compromis.
Par conséquent, la communauté internationale veut, à travers ce sommet, se saisir du dossier politique du grand Congo et tenter de trouver une voie de sortie pour lui éviter le chaos qui se profile à l’horizon du 19 décembre, croit savoir le quotidien.
Selon L’Avenir qui commente cette actualité, le sommet de Luanda va discuter des derniers événements en RDC. Le Journal dit tenir cette information, du chef de la diplomatie angolaise en personne. Cependant, s’interroge le quotidien, que va proposer ce sommet dans un contexte politique dominé par la méfiance totale?
Le journal rappelle que malgré qu’un projet d’accord a été distribué aux participants aux travaux du dialogue national pour amendement et que les options ont été levées pour permettre à la CENI de finaliser la révision du fichier électoral, une aile de l’opposition continue à ne pas croire à la sincérité de ce cadre, allant même à appeler le peuple au soulèvement.
La CIRGL va demander au Rassemblement de mettre un peu d’eau dans son vin, d’accepter la petite transition qui débouchera inévitablement aux nouvelles élections au pays, espère le quotidien.
A cette préoccupation soulevée par L’Avenir, La Prospérité craint plutôt une impasse pour les participants à ce sommet de dégager un consensus sur la manière de résoudre la crise congolaise.
Le journal estime en effet qu’autant une bipolarisation s’est dessinée au sein de la classe politique congolaise, autant elle le sera en Angola. Le quotidien part du postulat qu’au niveau de la CIRGL, sont à la tête des pays, les dirigeants dont la prétention de rester au pouvoir le plus longtemps possible ne fait l’ombre d’aucun doute.
Et pris comme tel, tout irait dans le sens de soutenir les résolutions qui seraient issues du dialogue de la cité de l’Union Africaine, croit savoir le journal.
D’autre part, il y a les Nations Unies. Bien que les autres pays en soient membres, il reste que cette institution est guidée par la résolution du Conseil de sécurité où, à l’unanimité, les membres permanents avaient préconisé un dialogue inclusif pour la sortie de crise. Le journal espère face à ce tableau que les participants à ce sommet vont envisager un autre dialogue entre le camp de la cité de l’Union Africaine et le Rassemblement de l’opposition.
Forum des As s’en convainc d’ailleurs en faisant remarquer que le dialogue de la cité de l’OUA est entré en hibernation. D’après le quotidien, il s’observe un silence radio inquiétant du côté du facilitateur quant à la suite à donner à ces travaux. Ce silence suscite d’ailleurs des supputations assorties d’impatience de la part des Congolais, écrit le journal dans ses colonnes.
Face à ce silence, le quotidien conseille le facilitateur à rendre plus dynamique sa politique de communication en expliquant à l’opinion les raisons qui motivent le temps mort observé actuellement au niveau de la cite de l’OUA.
Dans un autre registre, Le Potentiel rapporte que le gouvernement Matata promet de réagir dans les heures ou dans les jours qui suivent à la décision de la Belgique de limiter la durée des visas accordés aux dirigeants détenteurs des passeports diplomatiques de la RDC.
«Le geste des autorités belges aura une réponse appropriée dans les heures ou jours à venir. Soyez en sûrs», a réagi le vice-ministre en charge des Congolais de l’étranger, Antoine Boyamba. Et parmi les réponses du gouvernement congolais à cet affront de la Belgique, Kinshasa envisage notamment de sanctions économiques à l’encontre de l’ancienne colonie, rapporte le quotidien.
Le Phare qui commente cette actualité se demande si Kinshasa dispose réellement des moyens de pression contre la Belgique. Par rapport aux sanctions économiques que la RDC envisage d’imposer à la Belgique, le journal rappelle que sur le plan agropastoral, économico-financier et industriel, le nombre des structures d’intérêts belges s’est fortement réduit depuis les fameux et inoubliables pillages de triste mémoire de 1991-93.
En toute honnêteté, conclut le quotidien, la RDC dispose actuellement de peu des moyens de pression pour sanctionner la Belgique.