Revue de presse du jeudi 4 août 2016
Le sort d’Edem Kodjo après sa récusation par l’opposition et le dossier relatif à la disparition du greffier en chef du Tribunal de paix de Kamalondo/Lubumbashi avec les pièces liées au dossier Katumbi-Stoupis alimentent les commentaires des journaux parus jeudi 4 août à Kinshasa.
Récusé par l’Opposition tshisekediste et entendu mercredi 3 août par les Ambassadeurs africains accrédités à Kinshasa, Edem Kodjo sera également évalué, dans la journée de ce jeudi 4 août, par les membres du Groupe de soutien à la Facilitation du Dialogue, rapporte La Prospérité.
Les membres du groupe de soutien veulent se faire une idée précise des avancées réalisées, des points de blocage et, surtout, des solutions pour déverrouiller le processus du Dialogue devenu quasiment hypothétique, précise le quotidien, se demandant en outre si Edem Kodjo réussira à sauver son poste.
Dès lors qu’il jouit encore de la confiance de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Zuma, le facilitateur récusé peut en tout cas y croire, tente de répondre le journal. D’ailleurs, fait observer le tabloïd, les Ambassadeurs des pays africains, qui l’ont reçu mercredi, au Grand Hôtel, lui ont exprimé leur soutien.
Cependant, rappelle le quotidien, le 31 juillet dernier, Etienne Tshisekedi a patronné le meeting du Rassemblement de l’Opposition au cours duquel il s’est dit favorable à la tenue du Dialogue sous quelques conditions. Et parmi ces conditions figurait en bonne place la démission ou le rappel du Facilitateur Edem Kodjo. En tout cas, la réunion du groupe de soutien au dialogue de ce jeudi aura à choisir entre Kodjo et Tshisekedi, pense le quotidien.
Le Phare qui commente cette actualité soutient que le groupe de soutien à la facilitation du Dialogue devrait établir un procès-verbal de carence à charge de l’ancien premier ministre togolais et Secrétaire général honoraire de la défunte OUA (Organisation de l’Union Africaine). Car, argumente le quotidien, en six mois de travail, aucune avancée notable n’a été enregistrée dans la voie du Dialogue.
En termes de bilan, le facilitateur s’est illustré par d’interminables consultations qu’il a menées auprès de la classe politique et de la société civile à Kinshasa et de quelques virées vers Bruxelles pour sonder Etienne Tshisekedi sans arracher de compromis, rapporte le journal, estimant qu’au vu du terrible désaveu dont il fait l’objet de la part du Rassemblement de l’opposition, il devrait avoir l’élégance de rendre le tablier. Car, prévient le quotidien, dans l’hypothèse du maintien de l’intéressé à son poste, le dialogue déjà en panne prendrait un sérieux coup d’arrêt.
L’actualité dans la presse kinoise de ce jeudi, c’est aussi le rebondissement du dossier de spoliation d’un immeuble appartenant à Alexandros Stoupis par Moise Katumbi. Ce dernier a été condamné à trois ans de prison avant que la présidente du Tribunal de paix de Kamalondo/Lubumbashi, portée disparuejusqu’à preuve du contraire, affirme dans une correspondance avoir subi des pressions afin de rendre ce jugement.
C’est maintenant au tour du greffier en chef de ce même tribunal d’être porté disparu, révèle Forum des As qui cite des sources judiciaires. A en croire le quotidien, l’intéressé aurait également emporté dans « sa fuite » d’importantes pièces relatives au dossier Katumbi-Stoupis.
Le journal fait remarquer que la disparition du greffier en chef est intervenue en l’espace de quelques jours seulement, après celle rocambolesque de la juge Ramazani Wazuri, la présidente du tribunal de paix de Kamalondo qui avait déclaré avoir rendu un jugement sous de très fortes pressions. De l’avis du journal, ces coups de théâtre à répétition ne visent qu’une chose : entraver la justice.
L’Avenir croit connaitre l’auteur de ces rebondissements. En manchette, le quotidien soutient : « Moïse Katumbi suspecté de corruption: Une juge et un greffier du Tripaix de Kamalondo en fuite ».
Dans une analyse, le journal soutient que les allégations de la juge du tribunal de paix de Kamalando (selon laquelle elle aurait subi des pressions pour condamner Moise Katumbi dans l’affaire de spoliation d’un immeuble appartenant au grec Stoupis Ndlr) n’ayant pas convaincu l’opinion, «le même réseau au service du cité Katumbi s’active à faire disparaitre tous les dossiers pénaux le concernant, avec le concours de certains agents de l’ordre judiciaire en mal de positionnement et auxquels est promis asile extérieur paisible, comme pour la juge présidente.»
Des dossiers subtilisés donc pour brouiller la piste et gérer la suite du processus de l’instruction de cette affaire à l’extérieur, croit savoir le quotidien. Lejournal se dit convaincu du rôle du Katumbi en rappelant les propos qu’il a tenus dans un récent numéro du magazine Jeune Afrique : « Il ne faut pas oublier que nous aussi, nous sommes des dribleurs », avait déclaré Moise Katumbi, selon L’Avenir.