«On ne peut pas parler du développement, si on est dans la confusion et que la constitution n’est pas respectée», a déclaré mardi 15 mars docteur Denis Mukwege au cours d’une conférence, à Kinshasa.
A l’occasion, le gynécologue de l’hôpital de Panzi à Bukavu (Sud-Kivu) a plaidé pour une justice efficace et une alternance du pouvoir dans le délai constitutionnel afin d’éviter des crises multiformes au pays.
Il a également invité tout Congolais épris de paix à s’impliquer pour que l’année 2016 soit celle d’espoir et de non de violences.
«Ça sera un passage qui va être de paix avec une alternance démocratique ou alors malheureusement retourner à un cycle de violences. Ce que nous n’espérons pas. Le sang des Congolais a trop coulé. […] Nous devons tous amener notre pierre pour que cette année soit celle d’espoir pour les Congolais», a indiqué Denis Mukwege.
L’acteur du film «L’homme qui répare les femmes, colère d’Hippocrate » estime que les Congolais ont beaucoup souffert et il est temps qu’ils parlent du développement:
«Je crois que nous avons souffert énormément : 20 ans de conflit, 20 ans de souffrance et 20 ans d’atrocités. Nous sommes très inquiets pour l’année 2016, où nous avons deux possibilités [….] Nous avons trop parlé des guerres, viols, destructions, il est temps que nous puissions parler du développement ».
Le docteur Mukwege a reçu plusieurs prix à travers le monde pour avoir investi dans les soins des femmes violées à l’Hôpital de Panzi, à Bukavu (Sud-Kivu).
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Pour sa part, le directeur de l’Institut français à Kinshasa, Philippe Larrieu, a affirmé n’avoir subi aucune pression pour annuler la conférence de presse de Docteur Mukwege, qui était prévue pour le 14 mars :
«Je n’ai subi aucune pressions de la part des autorités congolaises pour annuler la conférence de presse prévue le 14 mars. Il se trouve tout simplement que le 14 mars Madame Ségolène Royal, membre éminent du gouvernement français et présidente de la COP21, a effectué une visite de travail à Kinshasa. Et cette visite a mobilisé non seulement l’Ambassade de France en RDC, mais aussi les cadres de l’Institut français. Il n’était donc pas possible de gérer correctement les deux évènements simultanés. Je dirais très sincèrement que l’un aurait de l’ombre à l’autre.»