Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Ban Ki-Moon a annoncé « la tolérance zéro » pour les Casques bleus auteurs des abus sexuels, dans les pays où ils sont en mission. La décision a été prise, à l’issue d’une réunion qu’il a tenue jeudi 17 septembre, avec les pays fournisseurs de contingents aux missions de la paix de l'Onu.
« Les enquêtes doivent être rapides et approfondies. Les auteurs doivent être punis. La tolérance zéro doit être la norme », a affirmé le chef de l'Onu.
Il a aussi listé sept mesures qui, selon lui, nécessitent l'appui urgent et sans faille des Etats membres.
Ces mesures sont :
- Mieux sensibiliser le personnel aux mauvaises conduites avant son déploiement
- Sélectionner systématiquement du personnel sans antécédents d'abus sexuels
- Mener des enquêtes rapides et efficaces en cas d'abus
- Veiller à ce que justice soit faite
- Imposer des sanctions financières aux auteurs
- Renforcer l'assistance aux victimes
- Améliorer les rapports rédigés sur le sujet.
Ces décisions visent à mettre fin aux abus sexuels commis par le personnel onusien déployé en mission sur le terrain, a précisé Ban Ki-Moon.
Il a ajouté :
« Je vais désormais inclure des informations liées aux pays concernés dans mes futurs rapports à l'Assemblée générale de l'Onu, concernant le nombre d'allégations crédibles d'exploitation et d'abus sexuels impliquant du personnel militaire et de police. »
Ban Ki-Moon a précisé que ces mesures n’ont pas pour but d'humilier, mais répond à un besoin de plus de transparence.
« … Comme nous l'avons malheureusement constaté, l'intégrité de leur mission [des Casques bleus] peut être remise en cause, voire compromise, par des cas flagrants d'exploitation et d'abus sexuels », a déploré le secrétaire général de l’Onu, en référence notamment aux récentes allégations d'abus sexuels impliquant des Casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca).
« Malheureusement, il n'est pas nécessaire de vous rappeler qu'il ne s'agit pas d'un phénomène nouveau », a noté le Secrétaire général, affirmant que davantage devait être fait pour y mettre fin.
Un nouveau cas d'abus sexuels a été porté mardi 15 septembre à la connaissance de la Minusca, rapporte la BBC. Ce cas porte à 17 le nombre d'abus sexuels depuis l'installation de cette mission dans ce pays déchiré par de violents affrontements intercommunautaires.