Joseph Kabila: «La paix dans la région dépend de la mise en œuvre de l’Accord d’Addis-Abeba»

Le président congolais Joseph Kabila à la tribune des Nations unies.

Lors de son discours à la 68e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, a déclaré que l’avènement d’une paix durable dans la région des Grands Lacs dépend de la fin de l’impunité et de la mise en œuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Cet accord a été signé le 24 février dernier dans la capitale éthiopienne par onze pays africains sous l’égide des Nations unies. Il vise la restauration de la paix dans l’Est de la RDC, en proie à l’insécurité depuis plus de deux décennies.

Les pays signataires se sont notamment engagés à ne pas soutenir les groupes armés actifs dans cette partie de l’Afrique. Mais la RDC et les Nations unies accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir la rébellion du M23, active dans la province du Nord-Kivu depuis mai 2012.

A ce sujet, Joseph Kabila a demandé aux Nations unies « de traiter tous les Etats membres avec la même rigueur et d’exiger de chacun le strict respect de la charte des Nations unies ».

« Dénoncer la violation de ce principe est certes une bonne chose mais sanctionner ceux qui le violent est de loin meilleur surtout quand la violation est établie, persistante et répétitive », a expliqué le chef de l’Etat congolais.

Joseph Kabila a également rappelé ce qui, selon lui, est à l’origine de l’insécurité dans l’Est de son pays :

 « Il est à ce jour important de rappeler une double réalité souvent méconnue ou occultée à savoir : c’est pour avoir posé un acte de solidarité en accueillant sur son territoire des réfugiés originaires du Rwanda que les populations de l’Est de mon pays sont privées de paix, droit élémentaire de tout être humain, et n’arrêtent de compter les morts. Il y a lieu de se demander ce qui resterait du droit international humanitaire si accueillir des réfugiés en détresse, acte humanitaire par excellence, devait désormais être considéré suffisant pour justifier le déclenchement d’une guerre.»

Vous pouvez lire l’intégralité du discours de Joseph Kabila en cliquant ici.

La partie orientale de la RDC est en proie à des conflits récurrents depuis plus de deux décennies. Depuis le mois de mai 2012, le M23 l’insécurise, occupant certaines localités de la province du Nord-Kivu.

Ce mouvement réclamait, à ses débuts, l’application de l’accord de paix  signé à Goma entre le gouvernement et l’ex-rébellion du CNDP dont la plupart des ses dirigeants sont issus. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des combattants du CNDP au sein des FARDC et de la police nationale, avec la reconnaissance de leurs grades. Le CNDP réclamait également une loi d’amnistie en faveur de ses hommes, couvrant la période de juin 2003 jusqu’à la date de la promulgation de l’accord.

Au mois de décembre 2012, le M23 a occupé la ville stratégique de Goma dont il s’est retiré après avoir obtenu des négociations avec le gouvernement congolais.

Après plusieurs mois sans réel progrès, les chefs d’Etat des Grands Lacs ont demandé au début du mois de septembre la reprise de ces pourparlers et leur conclusion rapide.

Mais le gouvernement congolais refuse la réintégration dans son armée d’une centaine de rebelles du M23 dont certains sont accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

D’autres groupes armés  écument également l’Est de la RDC. Parmi eux on compte les rebelles rwandais des FDLR que le Rwanda accuse la RDC de soutenir.

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