Le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé du maintien de la paix, Hervé Ladsous, a déclaré, mardi 18 décembre au sortir d’une réunion de conseil de sécurité à New York, que des renforts des casques bleus sont prévus pour être acheminé à Goma « si les circonstances l’exigeaient ». Hervé Ladsous qualifie «d’erratiques et préoccupants » les mouvements des rebelles du M23 autour de Goma.
« J’ai fait un briefing au Conseil de sécurité sur la situation dans l’Est de la RDC. Une situation qui est préoccupante marquée ces derniers temps par des mouvements préoccupants des rebelles du M23. Nous suivons cela et la Monusco met en œuvre des plans d’urgence au cas où cela serait rendu nécessaire par l’évolution des événements sur le terrain », a-t-il affirmé, indiquant que la Monusco a renforcé ses patrouilles « surtout autour des camps de déplacés dans l’objectif premier de protéger les populations civiles ».
Hervé Ladsous a expliqué que les Nations unies suivaient également les développements diplomatiques ce qui se passe à Kampala notamment les conversations entre le M23 et le gouvernement congolais.
Le porte-parole de l’Onu, Martin Nesirky, a confié le lundi que la situation au Nord-Kivu « reste tendue et précaire ». Selon lui, les mouvements des rebelles du M23 contreviennent à la résolution 2076 des Nations unies qui enjoignent au M23 de se retirer de Goma et cesser toute progression.
Face aux rumeurs qui font état d’un probable assaut des rebelles sur Goma, le gouvernement provincial du Nord-Kivu a appelé les habitants de la ville à vaquer librement à leurs occupations quotidiennes et à ne pas fuir.
Pour le gouverneur Paluku, les rebelles du M23 cherchent à maintenir « un climat de psychose » à Goma.
«Le M23 veut maintenir la population de Goma dans une psychose pour faire pression à Kampala», où des discussions entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 sont engagées depuis plus d’une semaine.
Sur demande des chefs d’Etat des Grands Lacs, les rebelles du M23 ont quitté, le 1er décembre dernier, la ville de Goma après l’avoir occupé pendant une dizaine de jours. Ils étaient censés se retirer jusqu’à 20 km de la capitale du Nord-Kivu. Mais plusieurs sources font état d’une présence de ces rebelles à une dizaine de kilomètres de la ville.
Allégations de viols
Hervé Ladsous a affirmé que les Nations unies enquêtent sur les différents rapports qui font état des viols à l’Est de Goma. « On sait maintenant qu’un total de 126 femmes ont été violées à l’Est de Goma au moment où des troupes avançaient dans tous les sens. Une grosse partie de ces viols ont été commis, semble-t-il, par des militaires congolais », a-t-il expliqué, indiquant que les résultats de l’enquête seront publiés en janvier.
Pressions des Etats-Unis
Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a téléphoné à son homologue rwandais, Paul Kagame, le mardi pour le mettre en garde contre « tout soutien au groupe rebelle M23 ».
Au cours de cet appel téléphonique, « Barack Obama a souligné que tout soutien au groupe rebelle M23 était incompatible avec le désir de stabilité et de paix du Rwanda », indique un communiqué de la maison blanche.
Le président américain aurait également demandé à son homologue de respecter les récents engagements qu’il a pris à Kampala avec les présidents Kabila et Museveni pour aboutir à un accord politique transparent et crédible qui inclut la fin de l’impunité pour les commandants du M23 et des autres groupes armés qui ont commis de graves violations des droits de l’homme.
Le Rwanda est accusé de soutenir la rébellion du M23. Un récent rapport de l’Onu a également accusé les militaires rwandais d’avoir combattu aux côtés des rebelles lors de leur offensive contre Goma.
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