Les présidents ougandais Yoweri Museveni, rwandais Paul Kagame et congolais Joseph Kabila, ont exigé ce mercredi 21 novembre à Kampala aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) de se retirer de Goma qu’ils occupent depuis la veille.
« Le M23 doit cesser immédiatement son offensive et se retirer de Goma » ont-ils déclaré dans un communiqué commun.
« Un plan à cette fin est en train de leur être transmis [au M23, NDLR] », indique le document qui révèle que le gouvernement congolais a pris l’engagement de rechercher promptement les causes des désordres [à l’Est de son territoire] et d’y remédier du mieux qu’il peut.
D’après le même communiqué, les présidents Museveni et Kagame ont dit clairement, que même s’il existe des revendications légitimes de la part du groupe mutin connu sous le nom de M23, ils ne peuvent accepter l’extension de cette guerre ou accepter l’idée d’un renversement du gouvernement légitime de RDC ou d’un affaiblissement de son autorité.
La veille de la publication de ce communiqué, Joseph Kabila et Paul Kagame s’étaient entretenus pendant deux heures en tête-à-tête à Kampala.
Ce mercredi, les Etats-Unis ont appelé le Rwanda à demander au M23 de se retirer de Goma. Dans un communiqué de presse diffusé cet après-midi à Kinshasa, l’ambassadeur des Etats-Unis en République démocratique du Congo, James Entwistle, a demandé au M23 de stopper son avancée à l’Est du pays et se dit solidaire au peuple congolais.
« Au nom du peuple américain, j’exprime ici mon soutien à la population vivant dans l’Est de la RDC, et tout spécialement aux habitants de Goma. A l’heure où nous continuons, avec les autres amis du Congo, à œuvrer à tous les niveaux afin de mettre un terme à cette crise, nous vous dédions nos pensées et nos prières », a écrit le diplomate.
Le Rwanda a toujours rejeté les accusations de soutien au M23 portées contre lui par la RDC et l’ONU.
« Le fait même que je sois ici montre que je veux contribuer à trouver une solution au problème », a déclaré Paul Kagame aux journalistes ce mercredi à Kampala.
Des manifestations
L’offensive lancée jeudi par le M23 a suscité un mouvement de protestation dans plusieurs villes du pays. Trois personnes ont trouvé la mort lors d’une marche organisée par des étudiants de Kisangani le mardi.
A Bunia, district de l’Ituri, la population a saccagé l’église de réveil JSS, appartenant au pasteur Runiga, coordonateur politique du M2. Les résidences de certains fonctionnaires internationaux ont été pillées.
A Bukavu, au Sud-Kivu, une vive tension a regné toute la matinée depuis ce mercredi matin. Des manifestants venus de toutes les trois communes de la ville se sont donnés rendez-vous à la Place de l’indépendance pour protester contre le chef de l’Etat et le gouvernement pour ce qu’ils qualifient de leur «impuissance à protéger Goma».
Au Kasaï-Oriental, la société civile a organisé une tribune d’expression populaire, à Mbuji-Mayi, pour dénoncer ce qu’elle considère comme «le manque d’intérêt au sommet de l’Etat » pour la situation dans le Nord-Kivu.
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