La reprise des hostilités entre Forces armées de la RDC (FARDC) et rebelles du M23 a fait baisser le trafic lacustre entre Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu). Selon les armateurs du lac Kivu, regroupés au sein de l’association (Assalak), seul un bateau quitte le port à Goma pour Bukavu, par jour, transportant essentiellement des familles fuyant les hostilités.
Les services de sécurité ont recommandé aux bateaux la prudence. Il leur a été recommandé d’observer d’abord l’évolution de la situation sur le terrain des hostilités avant de reprendre les activités.
Cette situation préoccupe les habitants de Bukavu qui craignent une crise alimentaire dans leur ville à cause de la situation dans la ville de Goma. Cette dernière est tombée entre les mains des rebelles du M23 mardi en fin de matinée après une courte résistance des soldats des Forces armées de la RDC.
Des armateurs du lac Kivu affirment qu’en temps normal, les bateaux transportent en moyenne 300 tonnes de vivres par jour entre le Nord et le Sud-Kivu.
«Une situation qui augure une carence criante en fournitures des vivres et biens de première nécessité aussi longtemps que Goma ravitaille Bukavu en haricot, en pomme de terre, en poisson salé, farine de maïs et en lait frais venant des fermes du Nord-Kivu», explique un armateur.
Il redoute également que des marchandises venant du grand Nord et de la frontière avec les pays de l’Est dont l’Ouganda disparaissent sur le marché de Bukavu.
Commerces pillés à Sake, fermés à Minova
La guerre à Goma a fait détériorer la situation sécuritaire dans la cité de Sake, à 27 km au Sud de Goma, où des témoins affirmaient entendre des tirs à l’arme lourde et légère mardi en fin de matinée alors que le M23 était déjà entré à Goma.
Les mêmes sources font également état d’actes de pillages. Lundi dans la soirée, des commerces, situés le long des routes, ont été dévalisés systématiquement par des hommes armés. Certaines sources locales attribuent ces actes de vandalisme aux militaires.
La situation de Goma a également jeté la population de Minova, à 50 km du chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans la psychose.
Des sources sur place renseignent que les commerces sont restés fermés et les écoles n’ont pas fonctionné, les parents préférant garder leurs enfants à la maison.
Aucun engin roulant n’était visible sur les avenues de Minova mardi matin. Seuls les piétons circulaient dans la cité.
«Nous avons vu une trentaine de camions remplis de militaire entrer à Minova», a confié un témoin.
Le chef de localité de Kasinyo, à 5 km de Minova, affirme avoir vu, ce matin, trois pirogues motorisées, avec à bord une trentaine de militaires, en provenance de Goma.
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