« Contrairement à ce que d’aucuns peuvent croire, les relations entre la France et la RDC n’étaient pas tendues lors du sommet de la Francophonie à Kinshasa », a déclaré à l’AFP le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo en visite en France depuis le mercredi 14 novembre. A l’occasion du XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa, le président français François Hollande avait déploré la situation des droits de l’homme et l’Etat de la démocratie en RDC.
Mais pour Matata Ponyo, le sommet de Kinshasa a été « l’occasion pour les responsables d’observer qu’il y a eu beaucoup de progrès ». Il a cependant reconnu qu’il reste encore beaucoup à faire dans le domaine des droits de l’homme et de la démocratie.
Evoquant le procès Chebeya au sujet duquel François Hollande et Joseph Kabila s’étaient également entretenus en marge du sommet, le Premier ministre congolais a assuré que le processus irait « jusqu’à son terme » et soulignant que « la justice congolaise a donné, à tous, de manière exceptionnelle la possibilité de suivre ce procès, de manière publique, télévisée ».
« Il faut laisser la justice faire son travail », a-t-il plaidé. L’ONG la Voix des sans voix, une des parties civiles, s’est récemment retirée du procès après que la Cour a refusé d’inculper le général John Numbi qu’elle considère comme le principal suspect de l’assassinat du défenseur des droits de l’homme.
Interrogé sur l’état de la démocratie congolaise, Matata Ponyo a expliqué que le Parlement débattait actuellement d’un projet visant à restructurer la commission électorale nationale indépendante.
« Les députés de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition sont en train d’y travailler et nous avons la ferme conviction que nous aboutirons à un projet commun », a-t-il assuré.
Après les irrégularités constatées lors des élections présidentielle et législatives de novembre 2011, plusieurs personnalités et organisations avaient réclamé la restructuration du bureau de la Ceni.
Au sujet de la situation sécuritaire dans l’Est de son pays, Matata Ponyo a indiqué avoir discuté, mercredi 14 novembre à l’Elysée, avec le conseiller diplomatique du chef de l’Etat français, Paul-Jean Ortiz, des sanctions à appliquer contre les personnes impliquées dans la rébellion qui sévit au Nord-Kivu depuis le mois de mai.
« Nous souhaitons que la France en tant que membre permanent du Conseil de sécurité porte haut et fort la volonté de la RDC que tous ceux qui sont impliqués dans le rapport de l’Onu soient sanctionnées », a-t-il affirmé.
Lors de son séjour à Paris, Matata Ponyo doit rencontrer plusieurs membres du gouvernement français, dont le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius ainsi que des opérateurs économiques qu’il compte rassurer au sujet des réformes entreprises pour assainir l’environnement des affaires.
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