Nord-Kivu : des Maï-Maï et des FDLR se disputent les recettes des barrières routières

Milicien FDLR. Photo AFPm

Des affrontements ont opposé, lundi 27 août, pendant plus de trois heures des combattants Maï-Maï et des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) à Nyamilima dans le territoire de Rutshuru. Des témoins rapportent que ces hommes armés se sont disputés le partage des recettes des barrières routières érigées par les deux groupes dans cette localité depuis plus d’un mois.

Le lundi 27 août dans la matinée, un groupe de rebelles rwandais a tenté de faire traverser de force deux camions à une barrière érigée par des Maï-Maï.

Ces derniers ont exigé que les deux véhicules payent une taxe avant de passer la barrière. Mais les FDLR ont estimé que les camions ne devaient plus payer de taxes, expliquant que l’équipage s’était déjà acquitté d’autres taxes au niveau d’une barrière tenue par eux.

Un échange de tirs de plus de trois heures s’en est suivi. Les rebelles rwandais ont finalement pris le dessus et contrôlent ladite barrière.

Le lendemain dans la matinée, les Maï-Maï ont attaqué la même barrière et délogé les FDLR. Le bilan de ces affrontements n’est pas encore connu.

Les habitants de plusieurs localités du pays se plaignent souvent des taxes perçues par des miliciens et des militaires congolais au niveau des barrières illégales.

Dans une lettre adressée  mardi 10 avril dernier à tous les gouverneurs des provinces, le Premier ministre intérimaire, Louis Alphonse Koyagialo, avait ordonné la suppression de toutes les barrières illégales érigées sur les routes, les fleuves et les rivières, estimant que la présence de ces barrières avait pour seul objectif de rançonner la population.

Au Nord-Kivu, les FDLR prélèvent, depuis le début du mois d’avril 2012, une taxe de 1000 Francs congolais (environ un dollar américain) des frais « de sécurisation » aux habitants de sept groupements dans la partie nord du territoire de Rutshuru et au sud-ouest de Lubero au Nord-Kivu.

Quand ils ont pris le contrôle de la réserve de faune à Okapis d’Epulu (Province Orientale) pendant quelques jours en juin dernier, les combattants Maï-Maï du chef milicien Paul Sadala alias Morgan ont prélèvé un péage de 250 dollars américains au passage de chaque véhicule.

Les rebelles du M23 obligent les passagers des camions acheminant des marchandises qui traversent les localités sous leur contrôle à payer des taxes exorbitantes.

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