L’Union européenne et l’Union africaine condamnent la reprise des hostilités dans les provinces du Nord et Sud-Kivu où l’armée congolaise combat depuis le début du mois d’avril des mutins regroupés au sein du Mouvement du 23 mars (M23) ainsi que d’autres réputés proches du général rebelle Bosco Ntaganda.
A l’issue d’une réunion tenue jeudi 21 juin à Addis Abéba, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a exprimé sa préoccupation face aux conséquences humanitaires de ces combats. Dans un communiqué publié le même jour, le Conseil a aussi exprime son indignation face à « la violence continue dirigée contre les femmes dans l’Est de la RDC ».
Le document indique que les dirigeants du M23 seront tenus responsables des leurs actes.
Des dizaines de milliers de personnes ont fui leurs localités à la suite des combats entre militaires et mutins. Certaines se sont réfugiées dans les pays voisins.
Le mercredi 20 juin, la Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme (HCNUDH), Navi Pillay, a dit craindre que le M23 se livre à de nouvelles violations des droits de l’homme dans l’Est de la RDC.
«Ce mouvement est composé des présumés auteurs de violation des droits de l’Homme. Avec un tel leadership, les civils qui sont aux alentours et dans la zone des combats aujourd’hui risquent leur sécurité», a expliqué le Représentant de la HCNUDH en RDC, Scott Campbell, citant nommément le général Bosco Ntaganda, qui est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, et d’autres chefs rebelles auteurs «des massacres de la population civile, des violences sexuelles, du recrutement des enfants et des exécutions extrajudiciaires ».
Le conseil de l’Union africaine exhorte les populations et les acteurs politiques congolais « à faire preuve de la plus grande responsabilité et de conjuguer leurs efforts afin de faciliter la restauration de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans les localités du Nord-Kivu affectées par les combats actuels ».
L’Union européenne se dit aussi préoccupée par la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC.
Au cours d’une réunion tenue lundi 25 juin à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont exprimé leur inquiétude sur les récentes informations faisant état d’un soutien extérieur aux mutins en violation du régime des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Au cours d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende a évoqué des faits « accablants », faisant état de recrutement, préparation et déploiement à partir du Rwanda des « éléments rwandais estimés entre 200 à 300 hommes ».
Mais le Rwanda continue de nier toute implication dans cette mutinerie. Son président, Paul Kagame a affirmé que son pays « n’est pas la cause des problèmes du Congo », réfutant tout soutien de son pays aux mutins du M23.
L’Union européenne encourage, par ailleurs, la Monusco à poursuivre les efforts de stabilisation, en particulier en ce qui concerne la protection des populations civiles.