« Il y a ces rapports qui ont été vérifiés et que la communauté internationale est en train de vérifier à son niveau faisant état des filières de recrutement des forces négatives qui insécurisent les Kivu à partir du Rwanda. Le Rwanda doit être tenu pour responsable de ces filières de recrutement sur son territoire », a déclaré jeudi 21 juin à Radio Okapi, Lambert Mende, le ministre congolais des Médias et porte-parole du gouvernement.
Le Rwanda continue de nier toute implication dans la mutinerie qui a éclaté en avril dernier dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, alors que la RDC l’accuse de tolérer le recrutement sur son sol des éléments qui combattent dans les rangs des mutins du Kivu. Dans une conférence de presse tenue, mardi dernier à Kigali, le président du Rwanda Paul Kagame cité par RFI, avait affirmé que «Le Rwanda n’est pas la cause des problèmes du Congo (…) Les problèmes congolais doivent être gérés par les Congolais », réfutant à plusieurs reprises tout soutien aux mutins du M23.
A ce sujet, Lambert Mende répond : «Nous avons difficile à croire que le Rwanda ne soit pas considéré comme partie intégrante des problèmes qui ont surgi dans cette partie de notre pays dans la mesure où le cœur du problème, comme le président Kagame lui-même l’a défini c’est les FDLR. Or les FDLR, ce sont des Rwandais. Par ce fait même, le problème ne peut pas être défini comme congolo-congolais».
Le mardi 19 juin dernier, la RDC a saisi le conseil de sécurité pour «rappeler le Rwanda à ses obligations internationales et exiger le retrait immédiat et sans conditions de ses forces armées qui se dissimuleraient dans les rangs de la rébellion». Le même jour à Kinshasa, une délégation conduite par la chef de la diplomatie rwandaise discutait avec la partie congolaise sur l’insécurité dans l’Est de la RDC alors qu’au Rwanda le président Kagame donnait son point de presse mensuel.
« Au cours de ce point de presse, des choses ont été dites qui n’étaient pas toujours en adéquation avec les conclusions de la visite de son ministre des Affaires étrangères à Kinshasa, ce qui a contribué à faire planer une certaine perplexité qui justifie que le conseil de sécurité soit mis à contribution par le gouvernement congolais qui cherche à rétablir la paix et la sécurité dans cette partie du pays », a déclaré Lambert Mende.
Le président Kagame avait, au cours du même point de presse, taxé la communauté internationale d’hypocrite l’accusant d’avoir voulu se débarrasser de Joseph Kabila avant les élections de novembre 2011. Lambert Mende considère ces propos comme les plus intéressants de l’adresse du président rwandais et affirme :
« Nous n’avons aucune raison de douter de la véracité de ce que le président Kagame apporte comme information. Peut-être que beaucoup de Congolais prenaient à la légère les accusations de l’existence d’un complot international contre leur pays, maintenant nous avons une preuve, une source extrêmement crédible : c’est un chef d’Etat qui a été approché par les initiateurs de ce complot contre leur pays ».
Le porte-parole du gouvernement congolais rappelle que son pays n’est pas en guerre contre le Rwanda mais s’indigne de ce que ce pays voisin tolère des actions de déstabilisation de la RDC à partir de son territoire.
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