Goma : les enfants se dressent contre la corruption et l’impunité

Enfantsnonscolarisés

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Le parlement d’enfants à Goma monte au créneau et adresse un réquisitoire aux différents dirigeants politico-administratifs, aux responsables de services de l’Etat et para-étatiques, aux hommes de la loi, à l’assemblée provinciale. Cette structure dénonce la corruption et l’impunité à grande échelle, rapporte radiookapi.net

D’après le parlement d’enfants, la corruption et l’impunité sont des pratiques qui rongent, paralysent le l’économie et retardent la reconstruction du Nord-Kivu en particulier et de la RDC en général. Le parlement d’enfants de Goma justifie son inquiétude par le non respect des engagements pris par les différents, tant au niveau provincial que national. Cette structure décrie la corruption et l’impunité entretenues par quelques autorités politiques et administratives et paraétatiques, détentrices du pouvoir. Ces pratiques, affirment les enfants, sont autant des facteurs qui empêchent l’éclosion de l’économie et du social au Nord Kivu. « Les agents de la DGI, de la DGRAD, de Transcom, du cadastre, des Affaires foncières, de la RVA, de la SNCC, de l’INSS, de l’Ogefrem, certains sont corrompus, ils favorise la production de fausses pièces justificatives », dénonce l’un des enfants, Clément Muhanuka. Perçue comme une pullule amère par certaines autorités, cette interpellation des enfants n’a pas laissé indifférents quelques responsables et la société civile du Nord Kivu. Saisissant cette opportunité, le gouverneur du Nord Kivu a annoncé la création d’une structure au niveau provincial qui aura pour mission de garantir la bonne gouvernance, de lutter contre la corruption et l’impunité. Cette structure sera dirigée par le professeur Kisangani Endanda.

Au niveau national, le gouvernement prend de plus en plus conscience de ces deux mots qui gangrènent la société congolaise : la corruption et l’impunité. « Tolérance zéro », tel est le slogan qui résume le combat du régime au pouvoir. Il illustre en peu de mots toute une détermination. Détermination du chef de l’Etat Joseph Kabila d’abord, de son gouvernement ensuite, à combattre les anti-valeurs, la corruption et l’impunité notamment. En juillet dernier, le président de la République prend une série d’ordonnances révoquant ou mettant à la retraite un certain nombre de magistrats. Ces ordonnances suscitent un tollé au sein de l’opinion. Mais le chef de l’Etat poursuit sa cure dans la fonction publique, notamment dans les ministères des Affaires foncières et de l’Urbanisme et Habitat où des cas des conflits de terre, d’impunité et de corruption sont légion.

Pas assez, laisse-t-on entendre au sein de l’opinion nationale. Des voix s’élèvent, soit pour décrier la très maigre moisson de la « Tolérance zéro », soit pour condamner ce que l’on appelle ici une justice à deux vitesses. C’est ainsi que dans un communiqué rendu public le 18 septembre dernier à Kinshasa, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), bien que se félicitant de la lutte contre les antivaleurs amorcée par le chef de l’Etat, dénonce la «Tolérance zéro» à deux vitesses. Selon l’Asadho, la sanction doit être appliquée à tout le monde sans distinction aucune. L’Asadho relève que l’opération «Tolérance zéro» ne vise que quelques secteurs et individus; sans changements nécessaires à l’assainissement de l’environnement politique, social et économique du pays. Elle souhaite en revanche qu’elle s’étende à tous les responsables politiques, militaires et civils impliqués dans plusieurs dossiers noirs.
Selon cette ONG, tous les Congolais cités dans les différents rapports des experts des Nations unies sur l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC restent toujours impunis. De même, poursuit-elle, tous les Congolais cités dans le rapport Lutundula, les chefs militaires impliqués dans le détournement des soldes de leurs subalternes à l’Est du pays, ceux accusés de violations des droits de l’Homme et des massacres des militants de l’ex-mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo au Bas Congo ne sont pas inquiétés. l’Asadho demande au chef de l’Etat de s’impliquer personnellement pour que des poursuites judiciaires soient enclenchées contre les personnes concernées.