La police nationale congolaise de la ville de Bukavu a opéré hier lundi une rafle au centre ville, notamment au marché de Nyawera et au Beach Muhanzi où il y a souvent une grande concentration de personnes. Etaient concernées par l’opération toutes personnes mal accoutrées, sales ou en lambeaux, rapporte radiookapi.net
Elles étaient arrêtées puis embarquées dans un camion de la police, sans autre forme de procès. La police les considère comme vagabonds ou malfrats potentiels. Cette rafle suscite déjà le mécontentement au sein la population et certains parents crient à l’arbitraire.
Quatre-vingt cinq personnes ont été arrêtées pendant cette rafle, parmi elles 29 mineurs, 54 adultes et deux militaires handicapés, selon le commandant de la PNC ville. Elles croupissent présentement dans le cachot de la police.
Devant ce cachot, des parents et des particuliers se plaignent du fait que leurs enfants ont été arrêtés alors qu’ils n’avaient rien fait de mal, et qu’ils n’étaient liés ni de loin ni de prêt à la délinquance de rue.
Un particulier parmi ceux qui étaient là a déclaré que son domestique qu’il avait envoyé acheter du ciment est aussi aux arrêts et il ignorait le sort de l’argent destiné à l’achat du ciment.
Toujours devant ce cachot, certains détenus ont déclaré qu’on leur demandait une certaine somme d’argent avant de recevoir la visite des leurs.
Le commandant de la PNC ville de Bukavu, interrogé à ce propos, a déclaré que le rôle de la police est d’assumer l’ordre et de mettre hors d’état de nuire les personnes sans identité et sans demeure fixe qui sillonnent les rues et occasionnent parfois du désordre. Ces arrestations seront maintenant traitées au cas par cas et ceux qui pourront prouver leur identité seront libérés, a-t-il assuré.