C’est sous des tirs d’armes lourdes et légères que la population de cette cité s’est réveillée ce jeudi matin. Selon des sources Maï-Maï, il s’agit des assaillants non encore idéntifiés descendus des hauts plateaux pour libérer leurs congénères à la prison centrale d’Uvira. Cependant, pour l’administrateur du territoire, l’identité de ces assaillants ‘est pas encore connue, rapporte radiookapi.net
C’est depuis 5 heures ce jeudi matin que les détonations à l’arme lourde et légère sont entendues dans presque toute la cité d’Uvira. Après une petite accalmie vers 6 heures, des tirs sporadiques ont repris toutes les deux minutes. Les balles sifflaient encore jusqu’à 8 heures à partir des collines qui surplombent la cité.
Selon des informations recueillies auprès des Maï-Maï de Zabuloni et Shikito, les toutes premières détonations entendues à 5 heures seraient l’œuvre des guerriers Banyamulenge. Ces derniers sont descendus des Haut plateaux avec l’objectif de libérer des prisonniers Banyamulenge à la prison centrale.
Ces assaillants se seraient scindés en deux groupes au niveau des collines. Un premier groupe s’est dirigé vers le Sud, au niveau de Kakungwe, de Kimanga et de Kimabenge, tandis que le deuxième empruntait la direction du nord vers Kasenga. Ce dernier groupe a été intercepté par les Maï-Maï et des tirs s’en sont suivis. Le matin, un corps non identifié a été retrouvé.
Toujours selon les Maï-Maï, le groupe de guerriers Banyamulenge descendu vers le Sud a réussi à libérer tous les prisonniers. Ils auraient même emporté du matériel de la prison, dont des matelas. Un policier a été tué par balle et son corps gît encore sur le lieu du crime, devant la prison centrale d’Uvira.
Quant à l’administrateur du territoire d’Uvira, il reconnaît que les assaillants ont réussi à libérer les prisonniers. Mais, selon lui, leur identité n’est pas encore connue : « Ce matin, vers 5 heures, on a entendu des tirs partout, dans plusieurs coins de la ville d’Uvira. Nous avons cherché à savoir de quoi il était question. Je pense qu’il s’agit d’un groupe d’assaillants qui a effectivement attaqué la ville avec comme objectif, de venir libérer de prisonniers. Ce qu’ils ont réussi à faire. Après avoir réussi à ouvrir la prison centrale d’Uvira, ils y sont entrés. Maintenant, nos forces de l’ordre sont entrain de les poursuivre pour les traquer. Ils [les assaillant] sont dispersés parce ci par là. Je crois que la situation va se rétablir d’ici là. Par mesure de prudence, la population doit rester chez elle parce qu’il y a encore des opérations de ratissage pour attraper les derniers assaillants éparpillés par ci par là. Pour le moment, nous ne savons pas les identifier. Vous savez que le territoire regorge de beaucoup de groupes armés. Pour le moment, nous ne savons pas préciser exactement de quoi il s’agit. On poursuit les enquêtes, parce qu’il y a des éléments qu’on a pu attraper. Et je pense que, dans les heures qui suivent, lorsque nous les aurons auditionnés, ils vont pouvoir nous dire qui ils sont exactement, et au service de qui ils sont. [Actuellement] la prison est vide. Elle a été ouverte. Je pense que c’était ça l’objectif principal de ces assaillants. Ils ont réussi à le faire et à rentrer encore dans les Hauts-plateaux d’où ils sont venus, les collines qui surplombent la cité d’Uvira. »