Bas Uélé : la LRA responsable d’un déplacement massif des populations

Blessés des attaques de la LRA à Duru

Blessés des attaques de la LRA à Duru

Les rebelles ougandais de la LRA continuent à opérer dans le district du Bas-Uélé en Province Orientale. Lundi dernier, ils ont abattu 5 personnes à Banda, une collectivité de la chefferie Mopoyi dans le territoire de Ango, à environ 600 kilomètres au nord de Kisangani. Une situation qui a provoqué le déplacement massif des populations de Banda vers les villages environnants. A Aba, en Ituri, la population est désormais autorisée à se défendre à l’arme blanche. Entre-temps à Dungu-Doruma, les évêques, en mission de solidarité, appellent à une aide humanitaire urgente, constate radiookapi.net

Gilbert Zibili, chef de chefferie Mopoyi, explique : « La nuit de samedi à dimanche, à leur entrée dans le village, ils ont abattu deux adolescents. Ce sont ces deux adolescents que les éléments de la croix rouge se sont occupés d’ensevelir. Et c’est justement à ce moment que ces rebelles ont ressurgi dans la cité. Ils sont allés à l’enterrement et ont abattu encore 5 personnes là-bas. Il semblait pourtant qu’avec la masse de choses, d’articles qu’ils avaient pillé ce jour là… Ils avaient pris en otage 350 pour transporter ces effets. Les informations de ce dimanche de la phonie de la paroisse de Daka font état de plus de 5 000 déplacés. »

Par ailleurs, pendant la nuit de samedi à dimanche dernier, les rebelles de la LRA avaient investi les collectivités de Banda, Boeli et Bangadi pendant plus de 10 heures. Ils ont tué deux personnes, détruit des maisons, des centres de santé, des écoles et ont enlevé plus de 300 personnes qu’ils ont utilisées pour le transport des biens pillés, selon un bilan revu.

Aba : lutte contre la LRA, l’usage d’armes blanches désormais autorisé

Dans la cité d’Aba, dans le district de l’Ituri, le comité local de sécurité vient d’autoriser l’usage d’armes blanches par la population locale. Selon le commissariat local de la police, cette nouvelle disposition a pour objectif de permettre à la population locale de se défendre contre les attaques des rebelles ougandais de la LRA.

La mesure a été prise au cours de la réunion du comité de sécurité tenue le lundi dernier à Aba. La population est autorisé à se constituer en petit groupe d’auto défense encadré par les chefs d’avenues et les autorités militaires locales, a déclaré le commandant de la police de cette cité. Ces groupes sont chargés d’appuyer les FARDC pour une action concertée pour faire face à l’ennemie, précise la même source. Mais il interdit aux habitants de porter ses armes blanches sur la voie publique. Cela, pour éviter toute bavure.

Le président de la société civile d’Aba salue cette initiative d’autodéfense populaire qui, selon lui, pourrait améliorer la situation sécuritaire dans cette cité. En effet, plus de la moitié des habitants de la cité d’Abbas ont déjà fui au sud Soudan et dans le territoire d’Aru, dans le district de l’Itur,i suite aux incursions répétées de la LRA. La société civile d’Aba qui l’affirme, indique par ailleurs que quelques éléments de la LRA ont été repoussés le dimanche dernier par un groupe de la population munie d’armes blanches à Aba centre.
rnDungu-Doruma : des évêque catholiques en mission de solidarité et d’encouragement

La conférence épiscopale du Congo a terminé ce mercredi sa mission de solidarité et d’encouragement à Dungu. Selon l’Abbé Léonard Santedi, Secrétaire général de la Cenco, la délégation plaide pour une assistance humanitaire urgente en faveur des habitants du territoire de Doruma.

L’Abbé Santedi explique ces populations manquent de tout, puisque coupés du reste du pays, après les atrocités commises par la LRA : « Ils [les évêques] ont fait une mission à Dungu-Doruma, où vous savez les horreurs vécues par la population suite aux attaques des LRA. Ils étaient même à 7 kilomètres de la frontière du Soudan, dans le territoire de Doruma. [Ils sont] allés avec l’aide de l’hélico de l’armée ougandaise. Là encore, ils ont pu voir de leurs yeux cette misère humaine. Une ville qui avait 5 000 habitants se retrouve maintenant avec 20 000, entassés. Les horreurs des femmes violées, les enfants qui n’ont lus de parents, les orphelins, tout cela… Ils doivent voir de leurs yeux pour appeler un plaidoyer pour l’aide humanitaire, notamment à Doruma, qui est coupé à cause de l’insécurité. Il n’y a rien qui arrive. La population a demandé aux évêques de lancer un cri d’appel pour un aide humanitaire. »

Cette délégation Conduite par Monseigneur Joseph Banga, vice-président de la Conférence nationale épiscopale du Congo, s’est adressée ce mercredi matin à plus de 13 000 déplacés venus de Masisi et Rutshuru au Camp de Buhimba, dans le Nord-Kivu. L’Abbé Léonard Santedi annonce que c’est demain jeudi que la délégation de la Cenco regagnera Kinshasa.