Revue de presse du lundi 6 août 2012
La Prospérité titre à sa une : « Kampala : nouveau rendez-vous avec la CIRGL » !
Un sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs se tient à Kampala mardi 7 août 2012. C’est ce qu’indique une déclaration du Conseil de Sécurité de l’Onu au sujet de la RDC. Objectif : encourager la poursuite d’un dialogue de haut niveau à l’échelle bilatérale et régionale et la mise en œuvre intégrale des mécanismes régionaux existants, pour résoudre le problème de l’insécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo et trouver une solution politique durable, rapporte la consœur.
Dans cette déclaration, les membres du Conseil se sont limités à condamner le M23 et les attaques qu’il a commises et lui exige de mettre fin à toute activité de déstabilisation, notamment à toute avancée vers la ville de Goma. S’agissant de l’appui extérieur apporté au M23, « les membres du Conseil de sécurité ont réitéré, mais de façon évanescente, leur ferme condamnation et exigent qu’il y soit mis fin immédiatement », ajoute La Prospérité.
Pour ce quotidien, les membres du Conseil de sécurité demandent, en outre, à tous les pays de la région de coopérer activement avec les autorités congolaises, pour le démantèlement et la démobilisation du M23. Et, pourtant, dans un rapport récent de la même organisation planétaire, Kigali a été nommément cité comme l’un des principaux soutiens au M23.
Cette prise de position ‘‘ambiguë’’ du Conseil de Sécurité, à en croire les avis recueillis par La Prospérité, laisse l’opinion congolaise perplexe. Sinon, comment interpréter les prises de position de certains pays, à l’instar des USA, de Londres, de l’Allemagne et des Pays-Bas qui, séparément, ont pris des sanctions à l’endroit du pays des mille collines ?
Président en exercice la CIRGL, l’Ouganda abrite la réunion devant décider des contours de la force neutre à déployer aux frontières entre la RDC et le Rwanda. Quelles chances peut-on accorder à la délégation congolaise dans la capitale ougandaise ? Peut-elle faire passer ses thèses quand on sait que Kampala est, à l’instar de Kigali, impliqué dans la déstabilisation de la RDC ?, s’interroge le journal.
Le Potentiel tranche dans les colonnes intérieures de sa manchette : « Force neutre : Kampala juge et partie »
Toutefois, les Congolais ne se font pas d’illusions. Autant le soutien du Rwanda est un «secret de polichinelle», autant il en est pour l’Ouganda, croit savoir Le Potentiel. Ils n’ont pas la mémoire courte. Le passé relativement récent est jalonné de souvenirs encore frais. La délégation congolaise ne serait pas en posture de faire triompher ses positions, estime le quotidien. Il est vrai qu’une négociation est un rendez-vous «du donner et du recevoir». Dans le cas d’espèce, les interlocuteurs de la RDC détiennent, par devers eux, des revendications qu’ils ont toujours fait valoir au niveau de la communauté internationale.
C’est, essentiellement, pense Le Potentiel, l’existence sur le territoire congolais des groupes armés rebelles à leurs régimes respectifs. En abattant de telles cartes sur la table des négociations, la partie congolaise sera mise en difficulté. Mais également en minorité. Sur la défensive, la RDC va encaisser plus de coups qu’elle ne va en rendre « tout simplement parce que les agresseurs ont levé l’option de tout nier en bloc, exigeant même des contre-enquêtes. Lesquelles ne sont, somme toute, que des manœuvres dilatoires destinées à garder le pied sur le sol congolais avec ce que cela représente en termes de pillage des ressources naturelles », prévient Le Potentiel.
Et le quotidien d’ajouter : les négociations se passant sur son terrain, l’Ouganda s’arrangera pour obtenir un non-lieu. Démarche que le Rwanda s’évertue à faire passer dans l’opinion internationale sans beaucoup de succès. Cela après un forcing à tous crins réalisé à Kinshasa en juin dernier. Ensuite, il pourrait obtenir le commandement de la Force internationale que l’on voudrait neutre mais qui sera composée essentiellement de contingents en provenance des pays soupçonnés, à raison, d’être des agresseurs.
Dans l’opinion nationale, l’Ouganda passerait dans ce contexte, pour juge et partie. Nombreux sont ceux qui considèrent que Kigali et Kampala sont logés à la même enseigne. D’aucuns estiment qu’une capitale plus neutre aurait pu abriter les discussions qui débutent ce lundi à Kampala. Il y aurait moins de pression sur la délégation congolaise, d’une part, et d’autre part, les victimes de cette guerre seraient moins heurtées, peut-on lire dans les colonnes du quotidien.
Dans un autre chapitre, L’Observateur s’interroge: Gouvernement : remaniement en vue ?
Pour ce journal, on avance lentement mais sûrement vers les 100 jours du gouvernement Matata Ponyo. La détermination de cette équipe à relever les défis auxquels est confrontée la RDC n’est pas à redire. Cependant sur le terrain les résultats se font encore attendre. Ce déficit des résultats est beaucoup plus vécu dans les cabinets ministériels où les personnels politiques et d’appoint travaillent sans base juridique et avec de moyens de bord.
Jusqu’à ce jour constate L’Observateur, aucun ministre n’a encore officiellement constitué son cabinet. Il semble que le Premier ministre aurait instruit ses collaborateurs d’” attendre ” avant de nommer les conseillers et le personnel d’appoint appelés à travailler avec eux. Cette instruction pose un sérieux problème dans le fonctionnement de ces cabinets parce que sans un arrêté ministériel tous ceux qui travaillent actuellement aux côtés de ministres ne sont pas connus par l’Etat et ne doivent pas être payés. En principe et ce par parallélisme de forme, ce sont les anciens membres de cabinet de l’équipe Muzito qui doivent continuer à percevoir leurs salaires parce que les arrêtés de leur nomination n’ont pas encore été abrogés.
Par élégance, certains ministres continuent à travailler avec les conseillers de leurs prédécesseurs pour éviter de partager leurs salaires avec les nouveaux. Il y a même d’anciens directeurs de cabinet qui continuent à prester. Le moins qu’on puisse dire est que cette ambiance ne peut pas favoriser un fonctionnement harmonieux des cabinets parce que la motivation doit faire défaut dans le chef des collaborateurs des ministres. Ceux-ci eux-mêmes doivent se sentir gênés de travailler avec des gens sur lesquels ils n’ont pas la mainmise. Sans doute ne cessent-ils de se demander sur le sens de cette instruction du premier d’entre eux qui laisse planer le doute sur leur avenir après l’évaluation des 100 jours du gouvernement.
C’est justement ce bilan mi-figue mi-raisin qui amplifie la rumeur sur un imminent remaniement ministériel à l’issue duquel tous les ministres qui ne se pas montrés surdoués vont être éjectés pour être remplacés par des ” initiés “, poursuit le quotidien.