Sud-Kivu: l’ancien chef de collectivité Ndabagoy abattu à son domicile

Carte de Uvira au Sud Kivu

L’ancien chef de collectivité de la plaine de la Ruzizi, le Mwami Ndabagoy, a été abattu de quatre balles dans la tête dans la nuit de jeudi 26 avril à son domicile, à Luberizi, dans le Sud-Kivu. Selon le commandant du 104e régiment des Forces armées de la RDC (FARDC), le meurtre a eu lieu à 20 heures locales, créant une forte tension au sein de la population de ce territoire, où deux grandes communautés se disputent le pouvoir coutumier.

Le Mwami Ndabagoy appartenait à la communauté des Barundi, une population qui se dispute depuis toujours le pouvoir coutumier avec les Bafuliiru.

Il avait été suspendu de ses fonctions de chef de collectivité et s’était réfugié en Ouganda en 1996, à l’entrée en RDC de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL), qui avait porté Laurent Désiré Kabila au pouvoir.

Revenu en RDC en 1998 avec le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), alors mouvement rebelle, le Mwami Ndabagoy avait réclamé maintes fois qu’on lui restitue le pouvoir. Mais la population, composée en majorité des Fuliiru, s’y est toujours opposée.

L’actuel Mwami, Bike Rusagaka, issu de la même communauté Fuliiru, avait fini par y consentir. La remise de pouvoir devrait avoir lieu cette semaine. Cet assassinat vient donc raviver les conflits ethniques dans la région.

Selon le commandant FARDC dans la plaine de la Ruzizi, lors de l’attaque du domicile de la victime, l’un des assaillants a été atteint d’une balle perdue tirée par son propre groupe. Il est mort sur le coup.

La même source ajoute que cinq personnes soupçonnées par la police d’être impliquées dans cet assassinat, dont le chef de collectivité par intérim, Bike Rusagara, et le chef de groupement de Kakamba, Mwami Soko Bin Mayeye, ont aussi été arrêtées.

Selon la société civile, le chef Bike Rusagara aurait même été torturé avant d’être arrêté.

Les barricades placées sur la route par la population, à la suite de cet assassinat, ont été levées par les militaires, mais la tension reste palpable entre les communautés Barundi et Bafuliiru, indique le commandant de l’armée dans ce secteur.

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