Les membres des communautés locales ainsi que les autorités coutumières de Lubero et Rutshuru sont opposés à l’exploration et à l’exploitation du pétrole dans le Parc national des Virunga par l’entreprise britannique Soco International. Ils l’ont déclaré, samedi 24 mars, lors de la clôture d’un atelier de deux jours organisé par les organisations de défense de l’environnement à Vitshumbi.
Selon les participants à cet atelier, cette activité pourrait, à long terme, avoir des conséquences négatives notamment sur la pratique de la pêche dans le lac Edouard situé dans le parc.
« Nous nous opposons à ce projet du fait que c’est nous qui sommes perdants. Si une fois le gisement de pétrole se situe dans les frayères (lieu où les poissons se reproduisent), les poissons seront tués, » a affirmé un membre de la société civile de Nyakakoma, Ngumbi Ngalya, qui se demande si les déchets pétroliers ne pollueraient pas l’eau du lac consommé par les riverains.
« En plus il n’y a pas de garantie que nos enfants soient embauchés (par Soco International). Que laisserions-nous alors à nos générations futures ? », a-t-il ajouté.
Les communautés locales veulent être impliquées dans l’étude de l’impact environnemental et social de l’exploitation pétrolière dans leur milieu.
Soco International a lancé les travaux d’exploration et de production du pétrole dans le parc des Virunga en 2010.
Dans un communiqué de presse parvenu, lundi 19 mars 2012 à Radio Okapi, le centre du patrimoine mondial de l’Unesco a exprimé sa préoccupation face l’exploration pétrolière dans le bloc 5 du rift albertin Est. Selon la même source, ce bloc couvrirait environ les trois quarts de la superficie totale du parc des Virunga.