« Il faut qu’il y ait des concertations sérieuses, pas un chasseur de têtes qui cherchent des gens pour combler un gouvernement », a déclaré lundi 19 mars, l’opposant Clément Kanku après les discussions entre les tenors de l’opposition et Charles Mwando Simba l’informateur désigné par le président Kabila pour identifier la majorité à l’Assemblée nationale.
Il pense que les consultations menées par l’informateur sont un raccourci pour « débaucher » quelques membres de l’opposition en vue de la formation du gouvernement.
« Je propose que le président Kabila aille rencontrer le président Tshisekedi. Que les deux personnes se rencontrent pour se parler sans intermédiaire. Dès que nous aurons réglé cette situation, les choses iront pour le mieux », a dit Clément Kanku, président du Mouvement pour le renouveau et coordonnateur de l’Union pour la Nation, la plate-forme électorale qui a soutenu la candidature de Jean-Pierre Bemba au second tour de la présidentielle de 2006.
« Le processus est biaisé. Nous avons toujours demandé qu’il y ait dialogue entre opposition et majorité. Mais là nous avons l’impression que la majorité est en train d’emprunter un raccourci. Nous demandons qu’il y ait d’abord une évaluation du processus électoral », a-t-il recommandé.
Joseph Kabila a été réélu président de la République démocratique du Congo en novembre 2011 pour un mandat de cinq ans à l’issue d’un scrutin émaillé d’irrégularités, selon de nombreuses organisations d’observation électorale.
Lundi 19 mars, Charles Mwando Simba a reçu quatre chefs des partis de l’opposition. Vital Kamerhe de l’UNC, troisième à la présidentielle de novembre 2011, a plaidé pour un dialogue et un gouvernement de coalition.
Mbusa Nyamwisi, président du RCD/KML, a déclaré que son parti pourra participer à un gouvernement qui prendra en compte la justice sociale qui a manqué lors de la première législature.
José Makila, ancien cadre du MLC de Jean-Pierre Bemba qui dirige désormais l’ATD son propre parti se dit prêt à apporter sa pierre à l’édifice de la nation en faisant partie de la nouvelle majorité parlementaire.
Thomas Luhaka du MLC a demandé l’implication du gouvernement pour la libération de Jean-Pierre Bemba, le président de ce parti incarcéré et poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qu’auraient commis ses rebelles du MLC en Centrafrique en 2002 et 2003.
Le MLC se dit prêt à « contribuer à l’amélioration de la qualité du processus électoral ».
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