Au moins trente-trois personnes ont été tuées, quatre-vingt-trois blessées par balles et seize portées disparues pendant la période électorale entre le 26 novembre et le 25 décembre en République démocratique du Congo (RDC), révèle le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme dans un rapport publié mardi 20 mars à Kinshasa et à Genève (Suisse).
Ce rapport note que les auteurs de ces violations des droits de l’homme sont des éléments de la Police nationale congolaise (PNC), de la Garde républicaine (GR) et de l’Agence nationale des renseignements (ANR).
« Les autorités congolaises contestent ces chiffres mais ce rapport, c’est ce que l’équipe des enquêteurs a établi. Ces ont des crimes et des violences commis par les agents de l’Etat. Il y a eu aussi des abus commis par des civils mais qui ne sont pas mentionnés parce que c’est un rapport des violations des droits de l’homme, et la définition des violations ce sont les agents de l’Etat », a déclaré la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, Leïla Zerrougui.
La Monusco et le bureau conjoint des Nations unies recommandent aux autorités congolaises une enquête judiciaire et se disent prêts à apporter leur appui pour traduire en justice les personnes impliquées dans ces violations.
« Pour le moment nous sommes dans une démarche constructive avec les autorités congolaises puis qu’il y a une justice qui fonctionne et qui a d’abord la responsabilité. La justice internationale vient en complément », a ajouté Leïla Zerrougui.
Selon elle, l’objectif est que les institutions congolaises répondent et corrigent ces situations.
«C’est uniquement lorsqu’on arrive à ce niveau là qu’on est en train de construire des institutions républicaines et démocratiques », a affirmé Leila Zerrougui.
Pour rappel, dans son rapport sur la sécurité pendant les élections en RDC rendu public mercredi 11 janvier à Kinshasa, le Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ) avait accusé les forces de police d’avoir recouru aux armes à feu et utilisé des balles réelles lors des manifestations politiques.
Le rapport de l’ONG avait aussi dénoncé la politisation de la police et son manque de neutralité mais avait salué les progrès réalisés «dans la mise en œuvre du processus de la reforme de la police».
De son côté, le porte-parole de la PNC, le colonel Lelo Onondo, avait nié l’utilisation d’armes à feu pour disperser les manifestations publiques.
Le colonel Lelo Onondo avait ajouté que «les policiers qui étaient commis à la protection des personnalités et des bâtiments publics détenaient les armes à feu pour les protéger en cas d’attaque ou de pillage» précisant qu’ils faisaient usage d’armes à feu «d’abord à titre de sommation et ensuite en situation de légitime défense».
Samedi 10 décembre, le commissaire général de la police nationale congolaise (PNC), le général Charles Bisengimana avait promis des sanctions contre les policiers auteurs des bavures qui utilisaient des tirs à balles réelles et volaient les biens des privés.
Lire aussi sur radiookapi.net:
- Mbuji-Mayi: un mort dans des incidents après la publication des résultats
- Elections -Tanganika: la société civile appelle au calme et à l’unité face aux résultats
- Elections: des incidents font trois morts dans un centre de vote de Lubumbashi