Le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu, a suspendu, vendredi 20 janvier, les plénières à l’assemblée provinciale du Nord-Kivu «jusqu’à nouvel ordre», suite à la démission de certains députés de leurs formations politiques pour lesquelles ils ont été élus.
Dans sa décision adressée au gouverneur de province, avec copie au président de l’assemblée province et à l’inspecteur provincial de la police, Adolphe Lumanu appelle à une «exécution immédiate».
Les éléments de la police ont ainsi quadrillé tôt le matin de ce samedi 21 janvier la salle de plénières pour empêcher aux députés d’y accéder. La session extraordinaire convoquée par le bureau de l’assemblée provinciale ne s’est donc plus déroulée.
Pour le rapporteur de l’assemblée provinciale, Gilbert Kalinda, la mesure du ministre de l’Intérieur est un «assassinat et une régression de la démocratie»
«Les droits des députés au Nord-Kivu sont banalisés et c’est très grave. Le droit fondamental des réunions semble être un droit de seconde zone dans le pays», déclare Gilbert Kalinda.
Il se demande comment le ministre Adolphe Lumanu peut s’attribuer les compétences de suspendre la tenue d’une session extraordinaire d’un organe délibérant.
La session extraordinaire suspendue par le ministre de l’Intérieur a été convoquée le 18 janvier dernier par l’Assemblée provinciale pour une durée d’un mois.
Les députés devraient examiner six matières, notamment :
- le contrôle de la gestion financière de la province
- l’ensemble de questions importantes sur le social
- la sécurité au Nord-Kivu.
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