«L’allègement de la dette de la République Démocratique du Congo n’est pas un cadeau offert par les bailleurs des fonds. Le Congo a du remplir certaines conditions pour y arriver », a déclaré Renaud Vivien, membre du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde à Radio Okapi, à l’issue de sa mission au Katanga.
Pour Renaud Vivien, les Congolais et les décideurs doivent continuer à se mobiliser pour que cette dette soit complètement annulée, car, ajoute-t-il, elle n’avait pas profité aux populations locales.
Le comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde est une structure internationale présente dans 29 pays dont la RDC. Son rôle est de mobiliser et sensibiliser les populations et les décideurs des pays endettés pour des actions pouvant conduire à l’annulation de leurs dettes. Il fait aussi un plaidoyer auprès des pays donateurs.
Pour ce comité, la dette extérieure de la RDC est illicite et le Congo était en droit de refuser de la payer, indique Renaud Vivien :
«C’est une dette odieuse parce que les créanciers ont prêté, sachant que ces prêts seraient détournés par Mobutu. Il y avait de nombreux rapports dont le rapport Blumethal, qui mettaient en garde les créanciers sur les détournements systématiques faits par Mobutu. Donc, la RDC n’est pas redevable aujourd’hui de cette dette. Elle doit être annulée, sans condition et totalement.»
L’allégement de cette dette n’est donc pas un motif de satisfaction pour ce comité car un autre danger guette la RDC : les fonds vautours. Il faut des gardes-fous pour éviter que les nouveaux investissements destinés à la RDC soient récupérés par ces fonds vautours. Renaud Vivien explique encore :
«En Belgique, les parlementaires ont adopté une loi qui dit que de la coopération au développement ne peuvent pas être saisis par les fonds vautours. La RDC n’a pas toujours ce type de loi. Les parlementaires ont vraiment intérêt à adopter cette loi pour bloquer cette action néfaste de ces fonds prédateurs qu’on appelle fonds vautours.»