La partie du parc occupée l’est depuis huit ans et ses habitants l’ont érigée, depuis 2004, en localité avec l’appellation de Bwiza. Les premiers venus y sont arrivés en 2002, pendant le règne du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), alors mouvement rebelle au pouvoir de Kinshasa, rapporte radiookapi.net
Il s’agit de la partie située entre Kitshanga et Tongo, à environ 100 kilomètres au nord-ouest de Goma, dans le groupement Bishusha, territoire de Rutshuru. Les premiers à envahir cette zone du parc national des Virunga, l’un des patrimoines mondiaux de l’Unesco, sont un groupe de familles de déplacés qui auraient reçu l’ordre de certains chefs locaux, selon certaines sources. Au fil du temps, l’on enregistrait de nouvelles arrivées dont celles en provenance du Rwanda. Aujourd’hui, Bwiza est une entité habitée par plus de 5 000 familles. Conséquence : la forêt primaire de cette zone du parc disparait progressivement du fait, notamment, de l’ampleur de la production du charbon de bois par les occupants. Pire, ceux-ci ne semblent pas disposés à évacuer la zone. Bimeni Mana, leur chef explique pourquoi : « Bwiza est certes une zone du parc, mais jusque là, l’Etat n’a pas encore sécurisé nos villages d’origine pour nous permettre d’y retourner. A notre avis, c’est mieux de rester ici, car nous y avons déjà établi nos paturages et nos maisons d’habitation. Le gouvernement et les responsables du parc devaient se concerter pour déplacer les limites du parc et nous laisser occuper cette zone définitivement. »
Contacté, le directeur provincial de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature), Emmanuel Demerode, reconnaît avoir perdu le contrôle de cette zone du parc des Virunga. Des démarches sont néanmoins en cours, affirme-t-il, pour résoudre l’équation.