Les anciens groupes armés du Nord et du Sud-Kivu accusent le gouvernement de violer tous les accords de paix conclus dans le cadre du programme Amani. Ils l’ont fait savoir à l’issue de leur rencontre le 10 septembre à Goma. En réaction à cette dénonciation, le gouvernement parle d’un chantage, rapporte radiookapi.net
Selon Didier Bitaki, un des représentants des ex-groupes armés, leur situation s’empire de plus en plus à la suite du non respect des engagements par la partie gouvernementale. Tous les plans du programme Amani sont systématiquement violés par le gouvernement, a-t-il laissé entendre : le plan de désengagement, le plan de restauration de l’autorité de l’Etat, le plan d’intégration, le plan du retour de déplacés et de réfugiés, tous ces plans sont foulés au pied par Kinshasa. Même le salaire qui devait être payé aux membres du programme Amani jusqu’à la fin de celui-ci n’est plus versé depuis huit mois, s’est encore plaint Didier Bitaki. Il faut donc, estiment les ex-groupes armés, que le président de la République s’implique lui-même dans l’application des engagements du gouvernement.
Réagissant à ces accusations, le ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a indiqué que les ex-groupes armés n’ont d’autre choix que de déposer les armes, pour, soit leur réintégration dans les Forces armées du pays, soit leur réinsertion sociale. Concernant la rémunération que les membres de ces groupes revendiquent, le porte-parole du gouvernement souligne que ce n’est pas parce qu’on a pris part à des négociations de pacification de sa propre communauté, ce qui est un acte de civisme, précise-t-il, que certains peuvent réclamer d’en être payés.«Nul n’a le droit d’exercer un chantage sur l’Etat », a déclaré Mende à ce propos.
Et de poursuivre :« S’il y a des gens qui sont détenus parce qu’ils ont a appartenu à des mouvements qui sont couverts par une amnistie, il est bon qu’ils le fassent connaître, ça peut passer par les avocats.»