Poursuite des affrontements entre les différents signataires de l’acte d’engagement de Goma. Au Nord-Kivu des FARDC et une coalition des Maï-Maï du mouvement de la révolution populaire du Kivu et des dissidents des FDLR se sont opposés dimanche dernier. Dans la même province, plusieurs accrochages sont signalés entre le Pareco et le CNDP de Laurent Nkunda. Le Sud-Kivu n’est pas épargné de ces affrontements. Tous ces accrochages interviennent après l’adoption du calendrier du programme Amani, sensé concrétiser l’acte d’engagement de Goma.
Mais pourquoi cette reprise des combats au lendemain de la publication du calendrier du programme Amani? Que pense les différentes parties signataires de l’acte d’engagement de Goma? Radiookapi.net a posé toutes ces questions aux belligérants.
Pour Firmin Mathe, cadre du Pareco et représentant des groupes armés du Nord-Kivu au sein du programme Amani le Pareco, les affrontements doivent d’abord cesser pour donner la chance à l’aboutissement heureux du processus de paix ainsi engagé. “Tout doit se passer normalement, mais à condition que les affrontements cessent, surtout lorsque la sensibilisation va avoir lieu et que le gouvernement ne va pas tolérer cela. […]Le gouvernement ne peut pas être content de voir que, les actes d’engagement sont signés, mais qu’il y ait encore derrière des affrontements qui se produisent dans certaines localités… “, a expliqué le délégué du Pareco.
Du coté du CNDP, Séraphin Mirindi, porte-parole de ce mouvement parle d’une avancée significative du processus. Et cela grâce à une campagne de sensibilisation que les différents groupes doivent mener en direction de leurs éléments. “ « Je crois qu’il était question d’organiser ou de faire des structures, de travailler sur le règlement d’ordre intérieur, et éventuellement aussi, de travailler sur le calendrier. Tout a été fait. Dici là, nous allons sensibiliser les troupes, les amener à comprendre l’esprit et la lettre de l’acte d’engagement de Goma et les activités prévues“, a-t-il laissé entendre.
Séraphin Mirindi de poursuivre: “ Je crois qu’il y a déjà un travail important qui est déjà fait, et il faudrait féliciter la bonne foi des membres de cette commission là, avant de souligner que la commission est certes confrontée à la question de la présence des groupes armés étrangers sur le sol congolais et celle relative aux moyens. ”
rnEt enfin, le coordonnateur du programme Amani soutient que le processus continue malgré les différents problèmes auxquels il se heurte. L’abbé Malu-Malu demande aux uns et aux autres de maîtriser leurs troupes.
“En règle générale, les différents groupes armés ont respecté leur acte d’engagement. Même si ça et là, à cause des problèmes de sensibilisation qu’ils peuvent avoir, et à cause du fait qu’on n’est pas encore arrivé au plan de désengagement lui-même ainsi qu’à la définition des modalités de brassage et de démobilisation, il y a encore de l’énervement par-ci par-là “, a rassuré l’abbé Malu Malu.
Par ailleurs, une forte délégation conduite par le coordonnateur du programme Amani a quitté Fizi-centre lundi après midi. Avant de s’envoler pour Bukavu, l’abbé Malu-Malu, accompagné des représentants de la communauté internationale dont le chef de bureau de la Monuc du Sud-Kivu, a rencontré le groupe armé Maï-Maï de Yakutumba. La rencontre s’est tenue à huis clos au quartier général de ce groupe à Misufi-Fizi centre. Selon l’administrateur du territoire de Fizi, peu avant cette rencontre, la délégation a réuni la population locale à qui elle a lancé le même message qu’à Baraka et à Uvira. Ce message portait notamment sur le programme Amani et le développement. L’abbé Malu-Malu rencontrera le 17 mai prochain d’autres groupes armés dans les hauts plateaux de Minembwe, a dit la même source.