La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a appelé ce jeudi 27 mars, à concentrer tous les efforts sur l’obtention d’un cessez-le-feu inconditionnel et la mise en œuvre de la résolution 2773.
Elle s’adressait devant les membres du Conseil de sécurité ce jeudi, lors d’un exposé sur la situation en RDC.
« Il est impératif que toutes les parties respectent, leur engagement déclaré à faire taire les armes et à rechercher une solution pacifique », a recommandé Bintou Keita.
Elle a réitéré la disponibilité de la Mission onusienne en RDC à soutenir son application, à appuyer « l’observation d’un vrai cessez-le-feu » dans l’est du pays.
« La Mission se tient prête, également, à mettre ses capacités à profit pour la mise en œuvre d’un éventuel cessez-le-feu », a-t-elle ajouté, lors de cette réunion.
Dans l’est de la RDC, les rebelles du M23, soutenus par les forces rwandaises, affrontent les forces armées congolaises. Un cessez-le-feu a été évoqué par les Présidents congolais et rwandais lors d’une rencontre au Qatar la semaine dernière.
La représentante du Secrétaire général de l’ONU en RDC a souligné également que la MONUSCO continue d’assurer son mandat de protection des civils dans les zones contrôlées par le M23 dans la province du Nord-Kivu, notamment en accueillant dans ses bases des milliers de personnes venues s’y réfugier.
Promouvoir la cohésion
La cheffe de la MONUSCO réitère l’engagement de la Mission à accompagner les efforts de tous les acteurs pour promouvoir la cohésion sociale et prévenir la propagation des discours de haine.
Elle a annoncé que plus de 2000 éléments du groupe armé Zaïre, en Ituri, ont rendu les armes à la suite de consultations menées depuis janvier 2025 par le Gouvernement, avec l’appui de la MONUSCO.
« La MONUSCO continue de protéger des civils, de répondre aux attaques, de fournir des abris temporaires et d’aider aux évacuations médicales », a-t-elle fait remarquer.
Efforts régionaux et internationaux
Elle a toutefois noté que « malgré d'importants efforts régionaux et internationaux, le cessez-le-feu immédiat et inconditionnel demandé par la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), l'Union africaine, la résolution 2773 du Conseil de sécurité et, plus récemment, sous les auspices du Qatar, ne s'est pas encore concrétisé ».
« Il est impératif que toutes les parties honorent leur engagement déclaré de faire taire les armes et de rechercher une solution pacifique », a-t-elle ajouté, exprimant sa gratitude au Président angolais et Président en exercice de l'Union africaine, João Lourenço, « pour ses efforts inlassables de médiation visant à rétablir le dialogue entre la République démocratique du Congo et le Rwanda ».
Elle a encouragé la nomination rapide d'un médiateur de l'Union africaine pour diriger le panel de facilitateurs nommé par le sommet conjoint des chefs d'État EAC-SADC, en vue de coordonner et d'unifier les initiatives de médiation, en s'appuyant sur les fondements des processus de Luanda et de Nairobi.
Situation sécuritaire tendue
La cheffe de la MONUSCO a rappelé que la situation qui prévaut en RDC est « alarmante », le contexte politique et sécuritaire restant tendu en raison de l’expansion dans l’Est du pays « de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par les forces de défense rwandaises ».
L'AFC/M23 a également poursuivi la mise en place d'une administration parallèle, nommant récemment un gouverneur, deux vice-gouverneurs et un maire à Bukavu, au Sud-Kivu.
Au Nord-Kivu, l'AFC/M23 a nommé des administrateurs financiers et un délégué aux mines, « faisant écho aux liens entre les conflits armés et l'exploitation illégale des ressources naturelles dans l'est de la République démocratique du Congo », a-t-elle dit.