Au cours des derniers jours, la situation sécuritaire autour de la ville d'Uvira, dans la province du Sud-Kivu, s'est rapidement détériorée, atteignant un point critique le 15 février.Selon l'organisation Médecins sans frontières (MSF), la population est bloquée dans un climat d'insécurité extrême, au milieu des affrontements.
Dans son communiqué publié lundi 24 février, le MSF rapporte que des habitants décrivent des scènes de pillages, de violence accrue, et des affrontements au sein de la ville entre les soldats de l'armée congolaise (FARDC) et les combattants Wazalendo. De plus, les structures médicales n'ont pas été épargnées par les tirs, ce qui a impacté la prise en charge des patients.
Dès le 17 février, les hôpitaux de la région ont fait face à un afflux de blessés, recevant chaque jour une dizaine de personnes, dont des civils, dans chaque structure. Malgré l'insécurité, le personnel du ministère de la Santé a continué d'apporter des soins d'urgence à la population, et une grande partie du personnel d'autres services est venue aider en renfort au niveau de la chirurgie et du bloc.
« Au total, plus d'une centaine de blessés a déjà été prise en charge en quelques jours. Le chaos en ville et les tirs incessants ont fortement impacté la circulation et les mouvements de la population. Ce manque de mobilité empêche même les secours d'intervenir à temps. Les ambulances ont beaucoup de mal à circuler, et dès qu'elles peuvent, elles continuent de ramasser des corps sans vie », décrit MSF dans le communiqué.
Caglar Tahiroglu, coordinatrice des activités MSF à Uvira, indique qu'à plusieurs reprises, l'Hôpital général de Référence à Uvira s'est retrouvé pris sous des tirs croisés, mettant gravement en danger les patients et le personnel. Elle rappelle que le week-end dernier, les activités médicales ont été de nouveau interrompues et les patients ont dû se mettre à l'abri pour éviter d'être touchés. Des hommes armés ont également pénétré dans les locaux de l'hôpital, se déplaçant et tirant à l'intérieur.
« Ces violations et le climat d'insécurité extrême qui perdurent depuis plusieurs jours sont inadmissibles. Nous demandons à toutes les parties au conflit de respecter la protection des civils, le personnel et les infrastructures médicales afin que nous puissions continuer à fournir des soins à la population », a noté MSF.