Nord-Kivu : les retournés peinent à se réinstaller dans leurs milieux d’origine

Après avoir passé deux ou trois années autour de Goma, la majorité des personnes retournées dans leurs villages d’origine disent éprouver de sérieuses difficultés pour s’acclimater, dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.

Réagissant mardi 18 février à Radio Okapi, certains ont dit ne pas avoir retrouvé leurs maisons, détruites lors des guerres et combats entre belligérants. À cela s’ajoutent les nombreux conflits fonciers relatifs à la propriété des champs agricoles.

Parmi ces retournés, Hélène Kavira, veuve et mère de quatre enfants, est arrivée il y a une semaine dans son village du groupement Bukombo, territoire de Rutshuru. Sur place, elle déclare n’avoir rien retrouvé :

« Ma maison est complètement détruite. Je suis logée par un familier. Quand je tente de reprendre mes activités champêtres, mon champ est occupé par des personnes inconnues qui y cultivent le maïs et le manioc. Je n’ai donc pas accès à mon champ ».

La situation de cette dame illustre la réintégration difficile pour la majorité des retournés dans cette région. C’est une des conséquences de leur séjour prolongé de deux ans ou plus, dans le site des déplacés de Kanyaruchinya ou encore de Bulengo, quand ils avaient fui à cette époque les combats entre les FARDC et le M23.

L'accès à la nourriture est très limité pour ces familles retournées qui ne disposent ni de réserves alimentaires, ni de moyens pour acheter de la nourriture. La quasi-totalité des cultures et réserves alimentaires ont été pillées par les groupes armés, plongeant les retournés dans une grande précarité.

Tout compte fait, les 18 sites autour de la ville de Goma sont actuellement vidés de leurs occupants.
 

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