La justice militaire à Bunia, en Ituri, a ouvert lundi 2 décembre, une enquête contre un officier de l’armée accusé d’avoir torturé un civil, laveur des véhicules, samedi dernier. Des témoins affirment que l’officier militaire a accusé la victime d’avoir endommagé sa voiture au point de lavage de véhicules.
Ce laveur des véhicules a nettoyé la voiture de ce militaire au point de lavage situé non loin de l’ancien bureau de la CENI au centre-ville de Bunia. Cet officier des FARDC aurait piqué un coup de colère après avoir constaté que l’une des vitres de sa voiture ne fonctionnait plus après le nettoyage. Il aurait alors obligé le responsable de cette petite entreprise de lavage de voitures de la réparer. Mais, pour une raison inconnue, le jeune homme qui avait lavé son véhicule a été brutalement embarqué dans une voiture par les gardes du corps de l’officier.
Me Antoine Lulumba, un des témoins, explique :
« J’étais dans le cabinet, j’attendais des bruits à l’extérieur. Je suis sorti pour voir ce qui se passait. C’est en ce moment que j’ai vu le propriétaire de lavage qui est en face de nous. Je lui ai demandé ce qui se passe. On l’a pris brutalement et on disait faites-le entrer dans le véhicule. C’est comme ça qu’on est parti avec lui ».
Malgré la réparation du préjudice, l’officier aurait ordonné à ses gardes de torturer ce jeune homme qui est grièvement blessé, selon ses proches et sa famille.
D’après ces derniers, après le garage où ils sont allés réparer la voiture, la victime a été conduite vers l’aéroport où, sur ordre de cet officier, plusieurs militaires lui auraient administré trois cents coups de fouet.
« La famille est en train de déplorer cet acte criminel. Elle vient de déposer une plainte à l’auditorat militaire pour demander aux autorités de s’impliquer afin de punir ce comportement indiscipliné de ce colonel », affirme Ezéchias Mulfame.
L’auditeur supérieur militaire, Joseph Makelele, confirme avoir reçu la plainte de la famille. Il promet de poursuivre l’enquête sur cette affaire qui provoque indignation et colère de l’opinion publique sur les réseaux sociaux.