Revue de presse du jeudi 5 septembre 2024
A la suite de la tentative d’évasion à la prison centrale de Makala à Kinshasa, les médias congolais reviennent ce jeudi sur les actes posés par le Gouvernement et les organisations non gouvernementales pour faire évoluer les choses.
La Première ministre Judith Suminwa Tuluka, a effectué, mercredi 4 septembre, une descente au Centre pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa, afin d’évaluer l’ampleur des dégâts causés 48 heures après la tentative d’évasion des détenus, rapporte La Tempête des Tropiques.
Accompagnée de quelques membres de son Gouvernement, détaille le journal, elle a visité les pavillons 2, 3, 4 et 9, ainsi que le bâtiment administratif, la cuisine et le dépôt alimentaire incendiés lors de cet événement malheureux ayant causé la mort des 129 détenus, à en croire le bilan provisoire officiel.
La Première ministre a évalué les dégâts et supervisé les mesures de rétablissement, explique Info27. La cheffe du Gouvernement a également ordonné des mesures urgentes pour la prise en charge des victimes et la sécurisation de l’établissement, ajoute le quotidien.
Judith Suminwa a préconisé, selon l’Agence congolaise de presse, la poursuite du processus de désengorgement des centres carcéraux en République démocratique du Congo, en respectant la procédure.
La commission mise en place va aussi continuer son travail pour voir les différentes mesures qui sont en train d’être prises et il faut donc laisser l’enquête suivre son cours, a fait remarquer la cheffe de l’exécutif, dans les propos repris par l’agence.
Des mesures immédiates ont été mises en place pour assurer la prise en charge des victimes, notamment des femmes affectées, et pour réhabiliter les infrastructures détruites, ajoute Mediacongo.net. La restauration de l'électricité dans la prison est également en cours, fait remarquer le portail.
La colère des magistrats
Après cette tentative d’évasion à la Prison centrale de Makala, rappelle Le Potentiel, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a mis en exergue une batterie de mesures parmi lesquelles l’interdiction de transférer les prisonniers dans la prison de Makala où la tragédie s’est déroulée. Toutefois, poursuit le journal, cette décision est rejetée par les magistrats qui estiment que leur demander de ne pas arrêter un suspect ni de le transférer à la prison constitue une violation flagrante de la loi.
Le Conseil supérieur de la magistrature défend la légitimité de détentions préventives, justifiées par la situation sécuritaire à Kinshasa, et met en garde contre toute remise en cause du pouvoir des magistrats, constate Info27. Affaiblir leur rôle, argumente le tabloïd, risquerait de compromettre l’Etat de droit et encourager l’anarchie.
Et Mediacongo.net d’ajouter : d'après les magistrats, les déclarations du vice-ministre de la Justice qui pointe leur travail comme cause de cette tentative d’évasion, sont de nature à exposer les magistrats à la vindicte populaire, alors qu'il existe, au sein des institutions publiques, un cadre de concertation entre le Conseil supérieur de la magistrature et le ministère de la Justice, "lieu indiqué pour traiter de questions transversales relatives à l'administration de la justice".
Pour le Conseil supérieur de la magistrature, renchérit La Prospérité, la solution appropriée pour résorber cette surpopulation carcérale tient, à la fois, à la construction de nouvelles prisons et maisons d'arrêt, et l'application stricte de la loi sur la détention ainsi que sur celle portant sur le régime pénitentiaire.
Donc, conclut le tabloïd, contrairement aux déclarations du vice-ministre de la Justice faites en marge des incidents décriés, les magistrats ne sont pas responsables de la tentative d'évasion qui a eu lieu à la prison centrale de Makala.
L’enquête de la CNDH
En lien avec cette tentative d’évasion, la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) a déployé, selon Actualite.cd, une mission “d'enquête indépendante” dans la prison de Makala. L'enquête indépendante, explique La Tempête des tropiques, vise à «évaluer l'étendue des dégâts et établir les responsabilités.