Deux semaines après la rentrée scolaire, quelques établissements publics dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, peinent à fonctionner. Ces écoles sont toujours occupées par les déplacés de guerre. Elèves et déplacés se partagent ainsi les locaux, renseignent les responsables scolaires.
L’Institut Mugara et l’Institut Kibumba, par exemple, se partagent les salles de classe avec les déplacés qui n’ont toujours pas d’abris.
« Nous sommes mélangés avec les déplacés. Alors, c’est difficile vraiment d’évoluer. Mais nous sommes obligés de le faire. Le matin quand nous arrivons, ils font sortir leurs objets à l’extérieur et il y a d’autres qui restent au coin de la salle ; et les élèves étudient. Et quand nous quittons vers 13h, eux aussi regagnent les locaux », explique un responsable de l’institut Mugara.
Selon lui, l’occupation des salles de classes par les déplacés perturbe l’éducation des élèves.
Ces derniers, d’ailleurs, tout en comprenant les difficultés que traversent les déplacés, affirment qu’il se pose un sérieux problème de concentration.
« Nous étudions mal, parce que leurs objets sont en classe. Nous ne savons comment nous asseoir, comment étudier parce que les enfants entrent dans la classe et on ne sait comment continuer avec les cours », se plaint un élève.
Ces déplacés, dont la souffrance s’aggrave avec l’arrivée de la saison de pluie, n’attendent que le rétablissement de la paix pour regagner leurs milieux.
« La bâche peut contenir combien de personnes pour s’abriter chez autrui ? On est déjà habitué à se mouiller. Nous souffrons beaucoup. Autant mieux rentrer chez nous et vivre avec l’ennemi. Parce qu’ici personne ne s’occupe de nous », regrette une déplacé.
La résurgence du M23, groupe armé soutenu par le Rwanda, et les combats qui ont opposé ces rebelles aux FARDC, ont poussé de nombreux habitants du Nord-Kivu à trouver refuge ailleurs. L’aide humanitaire, mais aussi les abris tardent parfois à être mis à la disposition de ces déplacés. Ils trouvent alors refuge dans les écoles.
La reprise des cours, depuis le 4 septembre, complique la vie de ces déplacés qui doivent céder ces espaces aux élèves, occupants légitimes de ces salles de classe.