Le gouverneur du Nord-Kivu, lieutenant-général Constant Ndima Kongba, a accepté, vendredi 21 octobre, la mise en place d’une commission mixte opérateurs économiques – gouvernement provincial pour examiner la possibilité de rabattre ou supprimer les taxes indument perçues. Il a annoncé cette décision à l’issue d’une rencontre qu’il a eue avec l’intersyndicale de petits commerçants de Butembo, de Beni et certains de Goma, venus solliciter des allégements fiscaux.
Accompagnés auprès du gouverneur militaire par le vice-président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, ces opérateurs économiques ont expliqué au gouverneur à quel point l’insécurité a ruiné l’économie dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu. Ce situation place plusieurs opérateurs économiques dans l’impossibilité de payer les taxes.
Le vice-président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jean-Paul Lumbulumbu explique les conséquences de l’insécurité dans cette partie de la province :
” Il y a des camions qui sont incendiés, il y a des marchandises qui sont pillées, les routes sont dans un état tel que l’ennemi en profite pour appauvrir davantage le petit commerçant. Cela affecte son capital et son bénéfice de telle sorte que le commerçant devient dans l’impossibilité de s’acquitter de ses obligations du fisc ».
Selon lui, la rencontre avec le gouverneur a consisté à solliciter du gouverneur un plaidoyer au niveau national afin que la province du Nord – Kivu, si pas certaines zones notamment Beni – Betembo, soient déclarées des zones sinistrées. En attendant cette décision, les commerçants ont sollicité des allègements fiscaux par rapport à certaines taxes.
« Il y a certaines pénalités inutiles ; par exemple, le gouverneur de province avait déjà pris une décision suspendant le payement de la taxe professionnelle annuelle. Mais, il y a des agents de l’Etat véreux qui reviennent et qui tracassent la population », a accusé le vice-président de l’assemblé provinciale, ajoutant que le gouverneur n’est pas d’accord avec ce comportement.
Il a aussi dénoncé le payement du bordereau à la CADECO. « Il n’est pas concevable que lorsque vous venez payer l’argent de l’Etat, que vous puissiez encore payer autant de dollars pour le compte du bordereau », a estimé Jean-Paul Lumubulumbu.
Le gouvernement provincial va organiser lundi 24 octobre un dialogue fiscal, qui va réunir toutes les parties prenantes afin de mettre au clair toutes ces questions.