Le Représentant spécial adjoint en charge des opérations et chef de mission par intérim, M. Khassim Diagne a affirmé jeudi 28 juillet que les enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur les morts enregistrés à la suite des manifestations ayant débuté le 25 juillet à Goma, Butembo, Beni et d’autres villes, cités et localités du Nord-Kivu. Il l’a dit dans l’émission Dialogue entre Congolais.
Il affirme que les Casques bleus n’ont pas tiré sur les manifestants :
« Je voudrais dire ici que j’ai été en contact régulier depuis le début de ces évènements avec nos forces, avec les commandants des secteur, avec le commandant de la force. Et je peux vous affirmer ici, solennellement, que la MONUSCO n’a pas tiré sur les foules. Maintenant, pour clarifier cette situation, nous allons mener des enquêtes. Et ces enquêtes nous permettront de savoir exactement d’où ces balles proviennent ».
Du côté de la MONUSCO, ajoute-t-il, « nous avons un inventaire de nos armes et de nos munitions. Et on a diligenté une enquête. Nous allons mener ces enquêtes le plus rapidement possible avec l’auditorat militaire. Je félicite le gouvernement pour avoir autorisé que ces enquêtes puissent avoir lieu le plus rapidement possible ».
Le plan de retrait de la MONUSCO agréé par le gouvernement
A propos de l’objet qui a été à l’origine de ces manifestations, à savoir le départ de la MONUSCO, Khassim Diagne rappelle que le processus du départ de la Mission de la RDC a été discuté et le plan du retrait a même été agréé par le gouvernement congolais.
« Je pense qu’il y a trois points essentiels. Le premier c’est rassurer la population, nos partenaires que nous sommes sur le départ. Pour ça, nous avons un plan concret de départ agréé avec les autorités. Deuxièmement, ne jouons pas le jeu de l’ennemi. C’est une distraction qui peut coûter très cher. Et troisièmement, la violence n’est pas la solution », a rappelé Khassim Diagne.
Meilleure collaboration gouvernement-MONUSCO
Le Gouvernement congolais, pour sa part, dit souhaiter une meilleure collaboration avec la MONUSCO. C’est l’une des leçons qu’il faut retirer de ces manifestations à en croire son porte-parole, Patrick Muyaya.
« La première leçon à tirer, je crois qu’il faut qu’on améliore sensiblement que ce soit sur le terrain politique, opérationnelle ou de la communication, ce qu’il faut améliorer sensiblement la collaboration avec la MONUSCO. Parce que tout est parti des propos qui ont été dits et qui n’ont pas été bien perçus ni par les militaires, ni par nous, ni par la population. Et il y a eu cette réaction. La deuxième conséquence qu’il faut tirer, ce qu’il ne faut pas recourir à la violence. Lorsque vous recourez à la violence, vous risque même de perdre la cause principale », a recommandé Patrick Muyaya.
Vous pouvez l’écouter dans cet extrait :
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Un calme a été observé, depuis mercredi 27 juillet dans la ville de Goma (Nord-Kivu), après des manifestations lundi et mardi derniers contre la MONUSCO. Les activités socio-économiques ont repris avec la réouverture des boutiques et marchés.