La cour militaire de l’Ituri a condamné, vendredi 27 mai à Bunia, à la peine de mort neuf prévenus : six militaires des FARDC et trois civils. Ils ont été reconnus coupables étaient de participation à un mouvement insurrectionnel et crimes de guerre par meurtres, association de malfaiteurs et détention illégale d’armes de guerre. Dans la même affaire, deux femmes ont écopé de dix ans de prison et deux autres prévenus ont été acquittés par la cour.
Devant une foule immense, le président de la cour militaire de l’Ituri, le colonel magistrat Kelly Dienga Akelele a lu l’arrêt de sa juridiction dans cette affaire de vente de munitions de guerre.
Six militaires, dont un lieutenant-colonel, un major, un capitaine, et deux soldats de première classe sont condamnés à la peine de mort pour leur implication dans un réseau de vente de quelque 670 munitions à des miliciens en province.
Selon la cour, les armes et munitions de guerre fournies par ces hommes en uniformes à ces miliciens ont permis à ces derniers d'attaquer le site de déplacés situé dans la plaine de "Savo" dans le territoire de Djugu dans la nuit du 21 février 2022. Cette attaque avait causé la mort de 62 personnes.
La même peine est également infligée à la prévenue Solange Makusi ainsi qu'à ses deux complices qui transportaient des munitions et armes pour ravitailler d'autres miliciens à Bambu, toujours dans le territoire de Djugu.
Par ailleurs, deux autres femmes citées dans ce dossier ont écopé de dix ans de prison. La cour a abandonné les charges qui pesaient sur un major des FARDC et un autre prévenu civil, faute de preuves.
Les condamnés sont obligés de payer aux parties civiles la somme de 150.000 USD à titre de dommages et intérêts pour les préjudices subis. Les condamnés ont cinq jours pour faire appel de ces décisions auprès de la Haute cour militaire à Kinshasa.
Le verdict est tombé à l’issue des audiences foraines tenues à la tribune officielle de Bunia pendant un mois et demi.