Les marchés de Butembo dans le Nord-Kivu sont inondés en produits vivriers depuis quelques jours. La pomme de terre principalement est visible dans les lieux de négoce, a constaté mercredi 22 décembre Radio Okapi. Les producteurs de ces produits regrettent néanmoins que l’insécurité ne permettent pas d’évacuer toute la moisson de la saison. Ce qui explique la surabondance sur le marché de la ville.
A la Coopérative des dépositaires des produits vivriers, on explique que c’est la période de la moisson. Mais contrairement aux années précédentes, il est plus difficile d’évacuer la production de la région vers les grands centres urbains à cause de l’insécurité.
La consommation étant faible par rapport à la production, il y a surabondance sur le marché.
Actuellement, un sac de pomme de terre de 100 kg se vend à 75 000 Francs congolais (35 USD) francs congolais alors qu’il coûtait il y a deux mois 80 000Fc ou plus (40 USD).
Katembo Kasayi, président de la coopérative des dépositaires de produits vivriers, explique que le marché de la pomme de terre n’est pas le seul qui connait cette situation.
« La consommation ne se voit pas normalement parce que partout dans les centres dans lesquels nous fournissons la pomme de terre il y a la guerre, nous pouvons demander à notre gouvernement de pouvoir éradiquer les milices qui sont par ci par là, cette période c’est la moisson, compte tenu de notre statistique par semaine, nous arrivons à débloquer plus de 100 tonnes par semaine de pomme de terre, à part la pomme de terre, nous avons les oignons, les ails, surtout les légumes, nous avons vraiment beaucoup de légumes au niveau de la ville de Butembo pour le moment », a-t-il expliqué.
Esther est une fournisseuse de pomme de terre. Elle comptait sur la période de festivité pour faire plus de recettes. Elle se désole d’être loin de ses prévisions :
« Il y a une grande quantité de pomme de terre mais nous n’avons pas de clients à cause de l’insécurité par ce que toutes les routes sont bloquées, on envoyait la pomme de terre à Kisangani, à Bunia, Oicha, Mangina , mais aujourd’hui ça traine ici à Butembo on se sait plus vendre la pomme de terre, ça commence même à se détériorer par manque de consommateurs. Je vous dis que la population seule de Butembo ne sera en mesure de consommer toute cette quantité de pomme de terre, il faut que ça soit évacuée vers d’autres milieux. »
Les producteurs des produits vivriers en appellent à une intervention des pouvoirs publics pour assurer la sécurité sur les principaux axes routiers afin de leur permettre d’acheminer leur production vers les grands centres de consommation.