La ville de Mbuji-Mayi fait face à une carence d’eau potable au robinet de la REGIDESO depuis près d’une semaine. Les ménages se contentent de l’eau vendue en bidon de 20 litres par des pédaleurs qui circulent à vélos à travers les différents quartiers. Cette pénurie complique la lutte contre le choléra qui sévit dans la ville depuis environ quatre mois
Le déficit en énergie électrique est à la base de cette pénurie d’eau au robinet. Outre les difficultés de fonctionnement des machines de la société d’électricité ENERKA, des inciviques ont sectionné plus de dix mètres de câble qui alimente la station de pompage de la REGIDESO de Bakwa Kapanga.
Du coup, il est devenu compliqué de desservir les habitants en eau potable.
Par ailleurs, les affaires semblent bien se porter pour les colporteurs à vélo, qui proposent de l’eau en bidon de 20 litres. Cette même quantité qui se vend en temps normal à 200 ou 300 francs congolais, se négocie aujourd’hui à environ 1000 francs congolais.
Mais, l’origine et la qualité de ce liquide restent douteuses. Cette incertitude suscite la peur dans le chef de la population dans le contexte d’une ville en proie à l’épidémie de choléra.
Le médecin chargé de la maladie au Kasaï-Oriental, Jean-Pierre Sumba Katende, reconnait que la lutte a pris un coup avec l’interruption de la desserte en eau. Même s’il n’y a pas beaucoup de nouveaux cas enregistrés, selon lui, le nombre de malades demeure élevé.
En vue de pallier à cette carence, des pompes de potabilisation de l’eau sont en phase d’installation le long de la rivière Muya. Ainsi les riverains pourraient s’y approvisionner sans risque.
En outre, des équipes d’agents sanitaires ont été larguées pour distribuer les purifiants Aquatabs. Des points de chloration d’eau sont également en train d’être aménagés, dans le souci d’épargner la population.
Pendant ce temps, le cholera a franchi les limites de la ville de Mbuji-Mayi. On en a décelé des cas dans les zones de santé rurales de Mukumbi et Tshilenge, indique Dr Jean-Pierre Sumba.