Revue de presse congolaise du lundi 11 juin 2018.
Les lignes de la politique congolaise semblent terriblement secouées par le cours des événements. Après l’acquittement de Jean-Pierre Bemba, l’annonce de la mise en place d’une méga-coalition électorale dénommée Front Commun pour le Congo (FCC) et la sortie de la plateforme politique « Ensemble pour le changement » de Moïse Katumbi, le mois de juin se veut annonciateur d’un grand tournant, estime Forum des As.
A six mois des élections en République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba fait bouger les lignes. Dans quel sens, là est tout le problème. Dans l’Opposition où le débat était focalisé sur son unicité autour de Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi ainsi que de Kamerhe qui n’avait pas encore dit son dernier mot, il faut désormais faire avec un autre poids lourd non de moindre, Jean-Pierre Bemba, qui n’était, alors, présenté sur aucun chemin, fait savoir le quotidien.
Mais en réalité, tout va se jouer sur le véritable rôle du leader du Mouvement de Libération du Congo. Va-t-il, comme le prétendent certains observateurs, surfer sur la sympathie post-libération pour jouer sa propre carte ou entrer dans la logique de la candidature unique de l’opposition ? D’où l’inquiétude du journal. Quoi qu’il soit il y aura un avant et un après libération de Bemba, analyse le tabloïd.
Après sa sortie de la prison, Bemba peut être comparé à « Mandela » ? s’interroge Politico.cd, qui note que l’ancien vice-président a son avenir entre ses mains.
« Comme une épée, que l’on trempe dans une fournaise, que l’on plonge dans un froid glacial, placée entre le marteau et l’enclume, pour finir par détenir le pouvoir de vie ou de mort, le fils de Saolona détient le tout pouvoir au Congo : une popularité intacte, un peuple agonisant, dans l’attente d’un sauveur, et surtout, une présidence qui lui tend les bras », écrit le média en ligne.
Toutefois, nuance Dépêche.cd, le dossier Jean-Pierre Bemba n’est pas complètement terminé à la Cour pénale internationale (CPI). Si le Sénateur congolais a été acquitté par rapport au dossier relatif aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité, il reste néanmoins coupable en ce qui concerne la subornation des témoins, c’est-à-dire atteinte à l’administration de la CPI, rappelle le média.
A cet effet, la Chambre de première instance VII de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé qu’elle tiendrait une conférence de mise en état le mardi 12 juin 2018 à 11 heures dans l’affaire Le Procureur contre Jean-Pierre Bemba Gombo, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, Fidèle Babala Wandu et Narcisse Arido.
La donne Katumbi
Le Potentiel fait remarquer pour sa part que la ville de Kinshasa est acquise à Moïse Katumbi, après son meeting à la mythique place Sainte Thérèse dans la commune de N’djili à l’Est de la capitale. Cet endroit a refusé du monde, samedi 9 juin. Selon le quotidien.
Un succès prévisible parce que la très forte mobilisation populaire malgré le climat politique délétère est la preuve que les Congolais sont déterminés à se battre pour l’alternance et soutenir Moïse Katumbi comme prochain locataire du Palais de la nation à Kinshasa, renseigne le quotidien.
D’ores et déjà, il se positionne comme un sérieux prétendant au trône présidentiel. Sur ce long chemin qui mène à la magistrature suprême, il peut compter sur ses principaux lieutenants, regroupés au sein de l’Ensemble pour le changement, annonce Le Potentiel.
Pour Le Phare, l’ex-gouverneur de l’ancienne province du Katanga a réaffirmé sa volonté de travailler pour une candidature commune de l’opposition en vue de permettre à celle-ci de gagner la bataille de l’alternance au sommet de l’Etat à l’horizon 2018. A ce sujet, il a fait savoir qu’il est en pourparlers avec plusieurs leaders de l’opposition, dont Félix Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe… pour l’harmonisation des idées et des ambitions politiques, ajoute le quotidien.
Tout en saluant l’acquittement du président du MLC, Jean-Pierre Bemba, par la Cour Pénale Internationale, le candidat de l’Ensemble à l’élection présidentielle a exigé la libération des prisonniers politiques, notamment Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, Diomi Ndongala, Gérard Mulumba, poursuit le taboïd.
Dans le chapitre de la Diplomatie, Actualité.cd renseigne que Gustave Beya Siku, ambassadeur de la RDC en poste à Luanda, a rencontré le Chef de l’Etat angolais, João Lourenço, vendredi 8 juin, dans la capitale angolaise. Les deux hommes ont évoqué les rapports diplomatiques entre les deux pays.
« Il n’existe aucune friction entre l’Angola et la RDC », a dit à la presse le diplomate congolais, à la sortie de l’audience avec le président angolais, à qui il faisait ses adieux au terme de sa mission diplomatique des deux ans et demi dans ce pays. João Lourenço a toujours clamé se positionner comme défenseur du respect de l’Accord de la Saint-Sylvestre qui, selon lui, est gage de la stabilité dans la sous-région.
« Dire qu’il y a un malentendu ou des points douloureux dans les relations entre nos deux pays… Je pense que nous devrions faire attention à des informations spéculatives. Il n’y a, en aucun cas, de désaccord, ni de frictions entre nos pays », a assuré Beya Siku, cité aussi par Kinshasatimes.cd