Comme dans les autres provinces du pays, les institutions universitaires du Kasaï-Central ont officiellement débuté l’année académique 2017-2018 lundi 16 octobre. C’est la première rentrée depuis la fin des violences que la province a connues pendant environ une année.
A l’Université de Kananga (UNIKAN), cette rentrée académique a été également l’occasion d’inaugurer officiellement le nouveau site qui abrite désormais cette institution. L’UNIKAN a construit de nouveaux auditoires à Katambayi, dans la périphérie de Kananga, près de l’aéroport de la ville.
Un déménagement qui, selon le recteur de l’université Joseph Nsabua, offre un cadre d’étude et de recherche plus calme. Avant, l’université louait des locaux près de la station provinciale de la RTNC.
Selon le professeur Joseph Nsabua, ce déménagement n’aurait pas été possible si la paix n’avait pas été rétablie. Pendant le conflit, miliciens Kamuina Nsapu et militaires s’affrontaient souvent dans la zone où est située désormais cette université.
Une année académique difficile
Les violences que la région du Kasaï a connues avaient perturbé le déroulement de l’année académique passée. Les cours ont été clôturés plusieurs semaines après les autres institutions universitaires du pays.
A l’Université Notre Dame du Kasaï (UKA), pendant la crise, le déroulement des cours a été perturbé notamment à cause de l’absence des enseignants.
«A partir du mois de décembre jusqu’au mois de mars, avec l’insécurité dans la région, beaucoup d’enseignants hésitaient à venir, avec raison, parce qu’on ne peut pas aller avec gaieté de cœur dans un endroit où il y a de l’insécurité», raconte le professeur André Kabasele, recteur de cette université catholique.
C’est le 30 août que les 2 700 étudiants de l’UKA ont clôturé leur année académique.
A l’Institut supérieur pédagogique (ISP) de Kananga, on a connu des difficultés pendant les violences qui ont secoué la province.
«Beaucoup d’étudiants n’étaient pas psychologiquement au point pour pouvoir venir régulièrement aux cours. Mais, nous avons fait tout ce qui était à notre pouvoir pour les sensibiliser», note le professeur Philippe Kanku, secrétaire général académique de cet institut.
«Il faut être positif»
Cette première semaine de la nouvelle année académique sera consacrée dans la plupart des institutions à faire découvrir le monde universitaire aux nouveaux étudiants. Des séances d’information et d’initiation seront organisées. A l’Université Notre Dame du Kasaï, les cours vont reprendre effectivement jeudi alors qu’à l’ISP, c’est lundi que les étudiants vont reprendre le chemin des auditoires.
Le recteur de l’UKA souhaite que cette nouvelle année se déroule dans les meilleures conditions que la précédente.
«Je souhaite surtout que ce qu’on a vécu ne se répète pas. Ce qu’on a vécu, on ne peut pas le souhaiter à quelqu’un. Il y avait des moments où on n’achevait pas la journée. On ne savait pas de quoi sera fait demain. Mais, pour la nouvelle année que nous commençons, il faut être positif», explique-t-il.
Le secrétaire général académique de l’ISP à Kananga, pour sa part, demande au gouvernement de prendre en charge correctement le personnel de l’enseignement supérieur.
Le professeur Kanku fait savoir qu’à la suite de l’accord trouvé vendredi dernier entre le syndicat des enseignants et le gouvernement, les enseignants de l’ISP qui étaient en grève, vont reprendre le travail.